aux groupes de rock qui amènent les foules en délire dans les salles. L’illusionniste perd donc son contrat parisien et s’exile à Londres,
puis dans un village écossais et enfin à Édimbourg. En chemin, il
rencontrera Alice, jeune fille qui se joindra à lui. Les triplettes de Belleville, c’était il y a sept ans. Depuis, Sylvain Chomet a réalisé un segment de Paris, je t’aime et il a surtout pris son temps pour livrer un Illusionniste respectant au mieux la signature si particulière de Jacques Tati.
C’est donc loin des autres superproductions d’animation que le
réalisateur a planché sur ce long métrage de 80 minutes. Le dessin est
volontairement ancien, comme pour nous replonger dans une époque
disparue.
AUX OSCARS
Nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film d’animation, L’Illusionniste aura à se battre contre deux gros morceaux: Histoire de jouets 3 et Dragons. Mais ne cherchez aucune ressemblance entre cette production indépendante
et ses rivaux américains. Presque pas de dialogues, pas de 3D (un choix
conscient du cinéaste), ni de couleurs criardes. On apprécie aussi les détails innombrables qui peuplent les différentes
scènes ainsi que l’humour subtil (le lapin qui mord est une merveille)
qui émaille cet Illusionniste.
Et ça marche. Du moins pour les amateurs du genre. Car les cinéphiles
qui espèrent de l’animation à grand déploiement seront déçus. Les autres
(fans de Tati, et que la sobriété ne dérange pas au grand écran) ne
bouderont pas leur plaisir et iront s’offrir un voyage aux pays des
souvenirs, quand magie du cinéma rimait encore avec fraîcheur.