En évoquant la politique énergétique albertaine qui est aux « antipodes », il soutient que, par conséquent, le Québec n’a « vraiment aucun intérêt » à adhérer à une stratégie énergétique pancanadienne. Aussi, il n’accepte pas qu’Hydro-Québec « collabore avec des non-élus », alors que la société d’État refuse de le faire avec l’Assemblée nationale, qui a dû forcer Hydro à lui transmettre le détail de ses contrats l’automne dernier. Il somme la ministre responsable, Nathalie Normandeau, d’agir. « Je demande à la ministre Nathalie Normandeau de s’opposer fermement, immédiatement, sans délai à cette tournée et aux recommandations qui suivront, qui visent à dessiner une politique canadienne énergétique ‘coast to coast’. »
Le PQ a aussi fait circuler un discours prononcé par le premier ministre Jean Charest au cours d’une table ronde des Corporate Knights sur l’énergie l’an dernier. Il y affirme que « le Québec et l’Alberta ne veulent pas que le fédéral leur dicte une politique » dans ce domaine, mais qu’ils reconnaissent que c’est dans leur intérêt d’avoir « une approche commune, autant que possible ». Mme Normandeau a quant à elle déploré l' »astuce » péquiste « pour provoquer des chicanes » avec Ottawa. « Tout ça sert une stratégie assez évidente, 24 heures avant la reprise de la session parlementaire, à quelque semaines d’un vote de confiance de Pauline Marois (au congrès du PQ en avril) », a commenté la ministre dans une entrevue téléphonique à La Presse Canadienne.
Elle n’est nullement préoccupée par le fait que le Québec « influence » le gouvernement fédéral dans ses choix énergétiques. « On voit ça de façon positive, a affirmé la ministre. Plutôt que de laisser l’Alberta et la Colombie-Britannique exposer ce qu’elles savent faire en énergie, je pense que le Québec doit prendre sa place. » Pour sa part, Hydro a qualifié la réunion de lundi de « rencontre de courtoisie ». L’attachée de presse Flavie Côté a affirmé que la rencontre était simplement destinée à « familiariser » les sénateurs avec Hydro. Le grand patron, Thierry Vandal, y a participé, au même titre qu’il rencontrerait des représentants d’autres pays, a-t-elle précisé.
Le Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles (CSEERN) devait rencontrer Gaz Métro et tenir des audiences publiques mardi.