fidèle de l’époque romaine, Kevin Macdonald campe très bien le
personnage de Flavius Aquila (Channing Tatum), jeune commandant de
garnison dont le père s’est «perdu» lors de la conquête de la Bretagne
(lisez l’Angleterre) avec ses 5000 hommes et l’emblème de sa légion: un
aigle doré. Le but de Flavius, dont le nom est désormais objet de la risée générale,
est simple: restaurer l’honneur de sa famille et retrouver l’objet en
question. Il se fait donc envoyer dans un avant-poste breton.
Assumant
avec courage et brio ce premier commandement, il imposa rapidement sa
direction en prévoyant une attaque de tribus locales. Cette première scène de bataille est d’ailleurs magnifique. Délaissant
le traitement sanglant adopté par Ridley Scott (que ce soit dans Gladiateur ou dans Robin des bois), Kevin Macdonald préfère se concentrer sur la stratégie romaine. Du coup, L’aigle de la 9e légion prend des allures intéressantes. Malheureusement, puisqu’il faut bien en arriver au fameux emblème et au
sort des 5000 disparus au nord de la Bretagne, le scénario de Jeremy
Brock, adaptation du roman de Rosemary Sutcliff, prend alors des allures
de ramassis de clichés, de lieux communs et de rebondissements cousus
de fil blanc.
On suit donc le reste des aventures de Flavius et de son esclave Esca
(Jamie Bell) avec un rien d’amusement ironique. La fin –qui semble nous
annoncer une suite qu’on redoute à l’avance– ressemble à celle d’une
mauvaise émission pour enfants (public cible du livre dont il est tiré). On peut vanter les magnifiques paysages de cette production de 114
minutes, les costumes, les couleurs, les scènes de batailles –les âmes
sensibles en aimeront l’absence de sang– et même la courte apparition de
Donald Sutherland dans le rôle de l’oncle de Flavius. On peut aussi
apprécier les valeurs d’honneur et de courage qui sont véhiculées. Dommage que le tout soit noyé dans un scénario trop prévisible.
Source: QMI
CHANNING TATUM