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Des mÉthodes questionnables admet gÉrald tremblay

En conférence de presse, jeudi, le maire Tremblay a d’abord affirmé n’avoir été mis au courant de l’enquête sur le vérificateur général Jacques Bergeron qu’après le fait. Bien qu’il ait fait état de certaines réserves face aux méthodes d’enquête utilisées, M. Tremblay a refusé de blâmer le président du comité de vérification, André Harel, qui a demandé au contrôleur général Pierre Reid de se pencher sur les allégations à l’endroit du vérificateur général. « Peut-être que la façon dont la séquence des événements s’est enchaînée est questionnable.

Pas au sens de la bonne foi des personnes, mais sur la manière de faire les choses. On peut effectivement s’interroger sur cela », a reconnu le maire. En contrepartie, il estime que les présumées irrégularités mises au jour par cette enquête semblent indiquer que les allégations qui avaient provoqué son déclenchement étaient fondées. Tout en évitant de se prononcer sur le sort qui devrait être réservé au vérificateur, M. Tremblay n’a pas caché ses propres sentiments à son endroit. « Le vérificateur a posé des gestes qui entachent la fonction qu’il occupe, qui sont de nature à briser le lien de confiance qui doit exister entre une administration et l’institution du vérificateur », a-t-il laissé tomber.

Selon les informations ayant filtré de ce rapport d’enquête, Jacques Bergeron aurait notamment confié deux contrats de traduction à sa belle-soeur et scindé un contrat en deux pour le soustraire à la procédure d’appel d’offres. La chef de l’opposition, Louise Harel, a reproché au maire de vouloir minimiser l’affaire afin de protéger son entourage. « Le maire a cherché à justifier l’injustifiable. C’est le procédé habituel: défendre sa garde rapprochée (…) jusqu’à ce qu’il soit obligé de reconnaître que, indubitablement, les faits sont là pour le prouver », a dit Mme Harel. Selon elle, il est inadmissible que le maire refuse de condamner l’espionnage du vérificateur par le contrôleur général de la ville, Pierre Reid, dont elle exige toujours le congédiement ou la démission.

« Il y a eu vraiment des actes absolument inacceptables commis par un homme de confiance du maire, M. Reid. En écoutant (le maire Tremblay), tout le monde apparaissait de bonne foi autour de lui, sauf le vérificateur général, alors que le vérificateur général aura pour la première fois seulement au conseil de ville lundi prochain enfin l’occasion de connaître par écrit ce qui lui est reproché », a ajouté Mme Harel. De son côté, le chef de la deuxième opposition, Richard Bergeron, accuse le maire de se défiler de ses responsabilités en se réfugiant derrière son ignorance des faits, en refilant le blâme de l’espionnage à ceux qui l’ont commis et en remettant la suite des événements entre les mains du ministre.

« C’est trop facile de nier sa responsabilité, de dire ‘je ne savais pas, je n’ai rien vu, ça ne me concerne pas’. Pour le passé ça concernait André Harel, pour le futur ça concernera le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard. C’est trop facile », a-t-il dit. Le rapport d’enquête du comité de vérification sera déposé lundi au conseil de ville et c’est seulement à ce moment que le vérificateur général Jacques Bergeron aura l’occasion de s’expliquer. Le dossier sera ensuite transmis au ministre Lessard.