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Charest : « son discours sonne faux »

Selon Mme Marois, dans son allocution, M. Charest a évité les sujets qui préoccupent principalement les Québécois, soit la nécessité d’une enquête publique sur l’octroi de contrats publics et d’un moratoire sur l’industrie du gaz de schiste. « C’est un discours qui sonne faux », a-t-elle dit lors d’un point de presse. La chef de l’opposition officielle a affirmé que le discours de M. Charest témoigne d’une fuite en avant qui se caractérise par une succession de petites mesures.

« À part de faire des beaux grands voeux pieux, de nous annoncer des orientations sur quelques mesures un peu plus précises, il n’y a pas vraiment une réponse à des problèmes majeurs que vivent les Québécois », a-t-elle dit. Le chef adéquiste Gérard Deltell a pour sa part jugé que le propos de M. Charest sonne creux. M. Deltell a déploré que M. Charest n’ait annoncé aucune mesure pour les familles ou pour assainir les finances publiques. « Il s’agit d’un discours de lieux communs, d’un discours de phrases creuses, d’un discours aussi qui n’est pas crédible, a-t-il dit. Parce que ce gouvernement sera en poste bientôt depuis huit ans, ça fait huit ans que les vraies réformes auraient dû être entreprises, et elles ne l’ont pas été faites ».

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, s’est désolé de voir que M. Charest continue de refuser une enquête publique sur les allégations de malversations dans la construction, alors que le Plan Nord, cher au premier ministre, nécessitera des investissements de 50 G$. Malgré quelques bonnes propositions, notamment pour le rayonnement de la culture québécoise à l’étranger ainsi que la lutte au cancer, M. Khadir conclut que le gouvernement de M. Charest est « déconnecté de la réalité ». « Si j’étais à sa place, ce n’est pas ce discours-là que j’aurais fait, j’aurais essayé de laisser quelque chose à la postérité, de laisser quelque chose à l’avenir, un legs, un héritage politique où on redore le blason », a-t-il dit.

Selon M. Deltell, les idées les plus intéressantes du discours inaugural ont été volées à l’Action démocratique, soit l’immersion anglaise en sixième année, l’investissement dans le sport scolaire et le vouvoiement à l’école. M. Deltell croit par contre que, plus que de l’équipement technologique dans les classes, le réseau de l’éducation a besoin de personnel. « On a besoin de personnel, on a besoin de spécialistes qui vont aider à nos enfants, dans nos classes, à ceux qui ont de la difficulté, donc du personnel peut-être plus que des ordinateurs puis des tableaux électroniques », a-t-il dit.

Mme Marois a affirmé que la proposition sur l’immersion anglaise est matériellement irréalisable, parce que le réseau scolaire ne pourrait pas accueillir les élèves qui en bénéficieraient. Selon la chef péquiste, ce ne sont pas tous les élèves qui seraient capables de suivre un tel programme. « Je crois que certains enfants, qui ont déjà des difficultés d’apprentissage à l’école, pourraient connaître de plus grands retards encore si on les obligeait à aller vers cette forme d’enseignement », a-t-elle dit.

VOICI LES POINTS SAILLANTS DU
                   DISCOURS D’OUVERTURE DE JEAN CHAREST
:

Le premier ministre Jean Charest a présenté mercredi à l’Assemblée nationale son discours d’ouverture, qui met l’accent sur cinq grandes priorités. Le gouvernement libéral s’engage entre autres à:

– créer un fonds spécial pour appuyer les entreprises culturelles et les artistes à mener des projets majeurs sur la scène internationale;

– doter chaque classe de chaque école du Québec d’un tableau blanc intelligent, et chaque professeur d’un ordinateur portable;

– mettre plus d’accent sur le sport dans les écoles afin de lutter contre le décrochage des garçons;

– faire que, d’ici cinq ans, les élèves de 6e année du primaire consacrent la moitié de leur année scolaire à l’apprentissage intensif de l’anglais;

– proposer un avantage fiscal aux personnes de 65 ans et plus qui désirent rester au travail ou y retourner;

– créer la Direction québécoise du cancer, qui verra à réduire les délais et à s’assurer que toute personne touchée ait un accès rapide aux soins;

– mettre en oeuvre une stratégie pour offrir plus de services aux personnes âgées qui souhaitent vieillir à domicile;

– faire passer de 38 à 32 % la part des énergies fossiles dans le bilan énergétique québécois.

DISCOURS INAUGURAL