aux critiques et autres défenseurs
du 7e art) est un genre difficile. Pas
évident de trouver la recette secrète,
le délicat équilibre entre tous les ingrédients
(rires, amour, petites
touches mélo et trame intéressante)
pour faire mousser ce soufflé. Avec French Kiss, l’équipe arrive à
un résultat qui n’a rien à envier à ce
que Hollywood fait de bien. Certes, il
y a bien quelques décors un peu
cheap, à la montréalaise (je pense au
cubicule de Claude Legault), mais ça
fait couleur locale.
Le scénario de José Fréchette est
mignon à souhait et dépourvu (ce que
les Américains semblent incapables
de faire) de tout message. Place,
donc, à une joyeuse histoire qui pétille
comme un premier baiser. Fred (Claude Legault) croise Juliette
(Céline Bonnier) dans la rue. Coup de
foudre. Il s’arrête pour bavarder avec
la donzelle, qui lui dit qu’il ressemble
à Robert, ancien copain de CÉGEP.
Notre Fred saisit la balle au bond et
lui confirme que si, si, ça tombe bien,
il est Robert.
Le larron va donc s’empêtrer dans ce
mensonge (aux conséquences qui vont
de s’inventer des morceaux de vie à se
procurer un cellulaire pour incarner
Robert avec conviction) qui finira par
être tellement lourd à gérer qu’il en arrivera
à avouer la vérité à sa belle, déclenchant
ainsi quelque chose que
vous découvrirez en salle. Nos deux acteurs, qu’on est plus habitués
à voir des drames que dans du léger,
sont excellents.
SCÉNARIO BIEN SENTI
Le scénario, s’il souffre parfois de
minuscules longueurs, est intelligent
et bien senti. Et Sylvain Archambault,
dont le talent de réalisateur n’est plus
à démontrer (on se souviendra que la
direction était la seule bonne chose
de Pour toujours… les Canadiens),
mène le tout tambour battant en
1 h 24 en enrobant le tout de musique
sympathique (dont le Je t’aime moi
non plus de Gainbourg) et d’effets
spéciaux bien cute. French Kiss, ne vous méprenez pas,
n’est pas le film du siècle. Mais, dans
le genre et made in Québec, vous ne
trouverez pas mieux. Quant à Sylvain
Archambault, pour revenir à lui, il
s’impose ici comme un solide cinéaste
populaire dont on attend le prochain
film.
Source: QMI