Quelque 258 personnes ont été arrêtées, a-t-il précisé, ajoutant que ce chiffre était semblable à celui d’il y a deux ans. L’an dernier, 83 manifestants avaient terminé la soirée au poste de police. Selon M. Lafrenière, il y a eu cette année moins d’arrestations en vertu du code criminel et davantage liées à des infractions aux règlements municipaux. Toutefois, la porte-parole du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP), Sophie Sénécal, ne s’est pas fait prier pour dénoncer l’attitude des forces de l’ordre, mardi soir, et assurait qu’un plainte serait déposée en déontologie policière.
« On espère qu’il y aura des accusations retenues contre le chef de police », a affirmé Mme Sénécal. « On est très déçus (….). On parle d’une vitrine de magasin brisée. Est-ce que cela légitimise le fait d’intervenir comme ça sur tout le monde? », a-t-elle questionné. « Des personnes ont été arrêtées tout simplement parce qu’elles transportaient des pancartes », a ajouté Sophie Sénécal. De son côté, M. Lafrenière a assuré que les policiers sont intervenus dès que l’événement a tourné au vinaigre, soit lorsque des actes criminels ont été commis. Il cite en exemple des vitrines saccagées, des véhicules endommagés et un citoyen pris à partie. Des citoyens ont aussi été interceptés alors qu’ils transportaient des bâtons.
Les manifestants, plusieurs centaines, s’étaient rassemblés à 17h à l’angle du boulevard de Maisonneuve et de la rue Jeanne-Mance, à deux pas du quartier général du SPVM. La marche s’est mise en branle près d’une heure plus tard et s’est dirigée vers le Plateau Mont-Royal. Mais les policiers ont mis un terme au défilé de manifestants à la hauteur de la rue Marianne, sur Saint-Denis, vers 18h30. Ils avaient alors indiqué qu’ils passaient en mode « intervention ». Un peu plus tôt, le SPVM avait signalé la présence d’une trentaine de manifestants vêtus de noir et cagoulés. Quelques personnes auraient également été aperçues munies de pistolets à air comprimé.
Vers 18h, les policiers avaient déjà procédé à une dizaine d’arrestations « isolées » en périphérie du lieu de rencontre de l’événement. Par ailleurs, des manifestations d’opposition aux policiers ont aussi eu lieu à Toronto et à Ottawa. La police d’Ottawa a récemment fait les manchettes à quelques reprises pour des interventions musclées à l’endroit de citoyens. Quant à Toronto, des groupes militants et des citoyens dénoncent le comportement des policiers lors des manifestations en marge des sommets du G8 et du G20 en juin dernier.