À voir l’affiche du nouveau spectacle de l’humoriste, sur laquelle il
pose vêtu d’une chemise hawaïenne, l’air d’un touriste naïf, dans un
monde apocalyptique, tout ne va pas si bien! « Faut voir l’affiche
pour comprendre l’ironie du titre du spectacle! L’angle d’écriture:
c’est à quel moment a-t-on dévié? C’est là-dessus qu’on se base. Quand
je regarde tout ce qui se passe sur la planète présentement. Sur le
chemin de l’évolution, je pense que l’humain a manqué une pancarte à
quelque part! On fait un survol du moment où l’on a dévié,
de l’époque
où l’on a commencé à marcher sur deux pattes à aujourd’hui, dans cette
espèce de société full speedée jamais vraiment connecté à la réalité », explique Maxim Martin en entrevue dans un resto du Vieux-Québec. « Je
passais devant un centre d’achats un dimanche. Le stationnement est
plein. (Je vois) un couple, sans vouloir paraître méchant, assez obèse
avec des enfants assez bouboules, des deux litres de Coke dans les
mains… Ils avaient des sacs plein les mains remplis de choses dont ils
n’avaient probablement pas besoin. Je me disais… Je ne sais pas si Dieu
existe ou s’il existe, quelle est sa forme, mais ce n’était pas ça le
plan de départ, il me semble! », dit l’humoriste en précisant que cette
anecdote l’avait inspiré.
Maxim Martin a travaillé avec des amis
humoristes qui sont scripteurs: Simon Cohen et Michel Sigouin (Un gars
le soir) ainsi que Guy Bernier. Maxim décrit ces types comme
« socialement engagés comme lui ». « On s’est créé un sacré beau
carré de sable (pour parler des sujets qui nous touchent) », lance-t-il!
La surconsommation, la négligence, les réseaux sociaux et les familles
reconstituées font notamment partie des thématiques abordées. Il
croit que son nouveau show représente « bien cette nouvelle énergie
mondiale dont nous sommes témoins », dit-il en rappelant certains grands
événements qui font présentement les manchettes. Il nous promet
toutefois de l’humour « social général » et non basé sur l’actualité.
« En
2000, à Juste pour rire, j’avais fait un numéro sur la fierté
québécoise. Je parlais des problèmes des hôpitaux et des routes du
Québec. Ça fait onze ans et je pourrais ressortir le même monologue!
Rien n’a changé! C’est un peu de cet écoeurantite dont je parle. C’est assez! C’est assez de se faire prendre pour acquis et d’être juste des pions exploitables », lance-t-il! Le
comique a déjà présenté les spectacles Tolérance zéro et Chez Max,
qui a tenu l’affiche de 2004 à 2007. Au fil des ans comment Maxim Martin
a-t-il évolué? « J’ai passé un bout en France. De 33 à 37 ans, ç’a été
un vrai tourbillon : la carrière mais aussi la séparation (de ma
conjointe). Il a fallu que je prenne un recul à un certain moment.
Je me
suis trouvé pendant 4 ou 5 ans dans cette espèce d’ouragan. Après un
an et demi d’allers-retours en France, j’avais du temps à rattraper avec
ma fille. J’avais aussi l’ordinateur plein d’un jour je vais faire ça…
C’était aussi le temps de vider ma tête d’idées et de projets que
j’avais. L’idée du show, ça fait longtemps que je l’ai en tête. Je l’ai
d’ailleurs développée en France lorsque j’étais là-bas. Quand le temps
est venu de m’attaquer à ce projet, j’étais à la veille de la
quarantaine. La sobriété s’est installée dans ma vie. Ça fait deux ans
que je ne bois pas », raconte Maxim Maxim, un homme bien ouvert.
Au
départ, il ne devait arrêter de boire que pendant trois mois pour
perdre du poids. Il a toutefois adoré « la lucidité » que l’absence
d’alcool lui procurait. « Ça ne me fait plus de bien », dit-il au sujet de
cette substance. Les nombreux changements dans la vie de
l’humoriste lui ont permis de jeter un regard neuf sur la vie et son
métier. « L’approche (du spectacle) reste celle de Maxim Martin mais
forcément traitée d’une façon différente », précise-t-il. À 41 ans, il
n’est plus le même homme qu’il y a 5 ans. « La crise d’adolescence est
finie », lance-t-il. Il se dit toutefois toujours aussi incisif et
dénonciateur.
Son langage a-t-il évolué? Nous voyant hésiter un moment avant d’employer le mot « cru », il nous lance à la blague « Dis-le »! « Oui,
sincèrement, répond-il ensuite. Si j’avais à me reprocher quelque chose
lors des spectacles précédents, sans avoir avoir à m’excuser de rien
car j’assume tout ce que j’ai fait avec beaucoup de fierté, la paresse
de la langue a peut-être ajouté du langage qui n’était pas nécessaire à
chaque fois ». Ses nouveaux textes sont cette fois « très précis ».
« S’il y a un sacre, c’est parce qu’il est voulu », précise-t-il. En
racontant ses blagues, il dit désormais davantage se soucier du détail
et non plus juste du désir d’aller droit au punch.
Le
comédien Louis Champagne assure la mise en scène de Tout va bien! Il a
d’ailleurs aidé le comique à livrer la marchandise comme il le
souhaitait. Il s’est aussi impliqué dans l’écriture. Maxim Martin
voulait changer sa façon de jouer sur scène. Le metteur en scène lui a
permis de « maximiser » ses textes. Maxim Martin avait songé à Louis
Champagne pour la mise en scène de son show sans lui faire part de son
intérêt. Il a ensuite croisé l’acteur par hasard au restaurant. Les deux
hommes ont discuté et ont finalement accepté de travailler ensemble.
Maxim
Martin présentera son spectacle dans plusieurs villes du Québec. On le
verra notamment au Théâtre St-Denis 2, à Montréal, le 11 mai. Le 17 mai,
il se produira à Québec à la Salle Albert-Rousseau. Il compte aussi
présenter ce show en France. Pour l’instant, Maxim Martin ne
planche pas sur d’autres projets professionnels. Il consacre
présentement toutes ses énergies à son spectacle. Il se dit avant tout
un « gars de scène ».
Source : showbizz.net