L’histoire d’amour célèbre entre Liz Taylor et Richard Burton née sur le plateau de « Cléopâtre », film de Joseph Mankiewicz, avait mené à un mariage célébré à Montréal. Le couple avait profité d’un passage au Canada en 1964 pour se marier à l’hôtel Ritz Carlton. Liz Taylor avait remporté deux Oscar, pour « Qui a peur de Virginia Woolf » (1966) et « La Vénus au vison » (1960). Elle avait également reçu un Oscar spécial en 1993 rendant hommage à son travail au service de grandes causes humanitaires, et notamment en faveur de la recherche contre le sida.
« Je n’approuve pas entièrement certaines des choses que j’ai faites, ou ce je suis ou ai pu être », confiait Liz Taylor lors de son 50e anniversaire. « Mais je suis moi! Dieu sait que je le suis. » « Nous venons de perdre un géant d’Hollywood. Plus important encore, nous avons perdu un incroyable être humain », a déploré le chanteur et compositeur britannique Elton John, ami de longue date de Liz Taylor. L’acteur britannique Michael Caine s’est dit « tellement triste pour ma magnifique amie Elizabeth Taylor ». « C’était un formidable être humain », a-t-il exprimé.
« Elizabeth Taylor était une formidable amie, une formidable star et une femme qui avait du cran. Elle était tellement spéciale. On n’en verra plus des comme elle », a réagi l’ancien animateur de télévision américain Larry King, qui l’avait reçue dans son émission. « Ma mère était une femme extraordinaire qui a vécu sa vie intensément, avec une formidable passion, un formidable humour et un formidable amour », a déclaré l’un des fils de l’actrice, Michael Wilding. « Nous savons, tout simplement, que le monde est meilleur parce que Maman y a vécu.
Son empreinte ne s’effacera jamais, son esprit nous accompagnera toujours et son amour vivra toujours dans nos coeurs », a-t-il ajouté dans un communiqué. Mais il y avait aussi le côté sombre de la vie de Liz Taylor, qui faisait les choux gras de la presse à scandale, avec ses huit mariages, dont deux avec Richard Burton, sa bataille contre les dépendances et ses nombreux problèmes de santé. « Je pense que je deviens fataliste », disait-elle en 1989. « Il m’en est trop arrivé dans la vie pour que je ne sois pas fataliste. »
Elle avait révélé en novembre 2004 qu’elle souffrait d’insuffisance cardiaque congestive mais se moquait des rumeurs à répétition de sa mort prochaine, expliquant l’utilisation d’un fauteuil roulant par ses problèmes chroniques de dos remontant à une chute de cheval d’enfance. « Allez, est-ce que j’ai l’air d’une mourante? », s’exclamait-elle en mai 2006 lors d’une rare apparition à la télévision. « Est-ce que j’ai l’air ou que je parle comme si j’avais un Alzheimer? » La presse à scandale dit ces choses-là « parce qu’elle n’a rien d’autre de méchant à écrire sur personne d’autre ».
Interrogée sur le secret de sa longévité à l’occasion de son 75e anniversaire, elle a répondu: « Je m’accroche! » Elizabeth Rosemond Taylor est née à Londres le 27 février 1932 d’un père antiquaire et d’une mère actrice. Artiste précoce, elle dansa à l’âge de trois ans devant les princesses britanniques Elizabeth et Margaret Rose à l’hippodrome de Londres. Déjà le début d’une carrière prometteuse. Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle part s’installer avec ses parents à Beverly Hills, en Californie, non loin d’Hollywood, et décroche un petit rôle dans une comédie sans prétention en 1942. Elle n’a alors que 10 ans.
L’année suivante, elle obtient un rôle de premier plan dans « La fidèle Lassie » de Fred Wilcox. Le film, qui est un grand succès, marque véritablement le début de sa longue carrière. À 16 ans, elle partage sa vie entre les salles de classe et les plateaux de tournage. Déjà célèbre, elle s’affiche bientôt en public avec ses premiers courtisans, notamment un joueur de baseball et un champion de football américain. Mais sa longue et orageuse saga amoureuse ne débute véritablement qu’avec son premier mariage en mai 1950 avec Conrad Hilton Jr., héritier de la chaîne d’hôtels du même nom. Elle divorce en décembre de la même année.
À l’occasion du tournage de « Cléopâtre », à Londres, elle rencontre le bouillant Richard Burton – son bien-aimé Marc Antoine dans le film – avec qui elle partage la vedette. De leur union à l’écran naît bientôt par un amour tumultueux dans la vie qui fera les choux gras de la presse à scandale. Entre disputes et réconciliations, les deux acteurs convolent deux fois en justes noces (en 1964 et 1975) et forment bientôt l’un des couples les plus célèbres de Hollywood. Au cinéma, l’actrice mène une carrière exceptionnelle, ponctuée par deux oscars de la meilleure actrice pour « La Vénus au Vison » (1960) et « Qui a peur de Virginia Woolf? » (1966).
Ses interprétations dans de nombreux classiques hollywoodiens, tels « Les Quatre filles du Dr March » (1949), « Une Place au soleil » (1951) ou « La Chatte sur un toit brûlant » (1958) en font rapidement une figure incontournable du cinéma américain.Sa carrière commence à s’essouffler à la fin des années 70. L’actrice, qui souffre d’accès de boulimie, perd sa ligne de star mais conserve un solide sens de l’humour. L’actrice, en fin de carrière, disparaît peu à peu des plateaux de tournage dans les années 80. Cette retraite bien méritée ne signifie pas pour autant la fin de ses nombreuses apparitions publiques qu’elle met à profit pour soutenir des grandes causes, en particulier la recherche sur le SIDA.
À partir des années 1980, ses ennuis de santé se multiplient sous l’effet de l’âge mais aussi de sa dépendance à la nourriture, l’alcool, aux médicaments et même à la drogue. En 1983, elle suit ainsi une cure de désintoxication. En 1994 et 1995, elle est opérée à deux reprises des hanches. Le 1er mars 1997, elle est victime d’une attaque cérébrale, neuf jours après avoir subi l’ablation d’une tumeur bénigne au cerveau. Elle avait deux filles, Maria Burton-Carson et Liza Todd-Tivey, deux fils, Christopher et Michael Wilding, et plusieurs petits-enfants.