EM – Environ une dizaine de millions de bouteilles sur une centaine de produits différents. C’est une proportion qui est presque normale et presque restrictive car nous pourrions en faire beaucoup plus et nous allons faire beaucoup plus. En propre sur nos trois châteaux nous avons une vingtaine de produits.
RH
– Quelle est la proportion vendue à l’exportation?
EM
– Pas loin de 90 % et même au-delà, ce qui explique la différenciation de
beaucoup de produits, Nous avons des produits qui sont adaptés à des pays
différents. Nous devons tenir compte du goût de chacun.
RH
– On n’aime pas le même type de vin aux États-Unis qu’en Suède.
EM
– Non, un Merlot par exemple n’est pas le même celui que nous vendons en
Allemagne, aux États-Unis, en Suède, ou en Angleterre; ce sont des profils différents même si ce sont des Merlots.
RH
– Votre active présidente Claude Vialade se propose
d’augmenter ses exportations de 4 millions de bouteilles en trois ans,
parait-il, comment compte-t-elle s’y prendre?
– D’abord nous avons une présidente qui a beaucoup d’ambition, et tous les
employés sont derrière elle et la soutiennent. Ce sont des chiffres qui nous
paraissent très réalistes, en vue de nos derniers résultats, de nos récentes acquisitions et de nos
dernières exploitations qui vont vers d’autres régions que la nôtre, en
particulier sur les Côtes du Rhône et aussi vers les vins biologiques. C’est un
grand facteur de développement.
RH
– Est-ce que vous voulez développer aussi le concept de terroir?
– C’est un concept qui ne nous quitte pas dans la mesure où chaque produit est
personnalisé, c’est-à-dire : un domaine et un château, c’est une signature
de terroir, en même temps que la signature du vigneron. C’est essentiel.
RH
– Je disais cela car sur 70 producteurs associés, je pense que certains sont
des vrais châteaux, mais d’autres sont des petits vignerons qui ont plutôt la
qualité que le prestige.
– Nos choix sont orientés d’une part vers la mise en valeur de vins de domaine,
des châteaux ou des vignerons qui ont beaucoup de personnalité et, d’autre
part, vers le développement des vins populaires faciles à boire. Nous
intervenons alors au niveau de la personnalité de la marque elle-même et dans
l’assemblage que nous réalisons de ces produits.
RH
– Quelles sont les principales appellations que vous commercialisez?
– En appellation contrôlée en France nous sommes des gros opérateurs sur les
appellations Corbières, Minervois, Coteaux du Languedoc, Costière de Nîmes,
Côtes du Roussillon, Côtes du Roussillon Villages, et sur des appellations
complémentaires comme le Muscat Rivesaltes, les Banyuls , les Maury et les
Picpoul. Sur les appellations majeures nous sommes bien placés.
RH
– Sur autant de partenaires vous devez
avoir des vins faits de cépages les plus divers.
– Il y a les cépages majoritaires dans
le Sud de la France comme le Carignan, le Grenache ou la Syrah qui sont
utilisés en Appellation contrôlée. Il y a une multitude d’autres cépages qui
sont employés pour l’autre catégorie de vins qui sont des vins de pays où nous
travaillons avec des cépages mondialement connus comme le Cabernet, le Merlot,
le Chardonnay, le Sauvignon, il faut le préciser.
RH
– Est-ce que tous vos partenaires sont en agriculture bio?
– Non. Notre activité en vins biologiques représente environ 20% de notre
activité globale. Il faut savoir que
nous avons nous-mêmes une expérience ancienne, qui date des années
soixante-dix, avec les parents de Madame Vialade, notre présidente. Nous sommes
parmi les plus anciens producteurs biologiques déclarés en France. Cette
expérience nous permet de convertir beaucoup de nos partenaires à la culture
bio, mais tous ne sont pas bio.
Emmanuel
Montes nous avait apporté trois bouteilles pour déguster. Le premier vin était
un Merlot avec un très bas degré d’alcool qui s’appelle So Light qui est une
innovation sur le marché; ensuite un beau vin, la Croix d’Aline de l’appellation contrôlée
Saint-Chinian qui est un vin produit par un de leurs partenaires. Pour
finir : le vaisseau amiral de leur société qui est le Château Saint-Auriol
qui a donné le nom à la société de commerce, un bel exemple d’un vin bien
achevé. Nous avons commencé par le So Light.
EM
– So Light Merlot 9 degrés d’alcool. C’est une innovation sur le marché. Nous
avons constaté qu’il y avait une place dans le monde entier pour des vins qui
avaient un degré d’alcool un peu plus faible que les 13 ou 14 degrés qui sont
courants. Les nouveaux consommateurs
cherchent des vins qui sont plus accessibles, plus faciles à boire.
RH
– L’idée est géniale. Je connais des personnes qui ont peur de boire du vin
parce qu’elles sont très sensibles et tolèrent mal l’alcool.
– Nous nous sommes aperçus qu’il y avait deux réponses, la première qui est celle de la teneur en alcool : les
gens parfois ne prennent pas un verre de vin au restaurant parce qu’ils ont
peur de boire et de conduire. La
deuxième c’est que le vin à faible degré
d’alcool est un vin léger en calories, car le vin est habituellement assez
calorique.
RH
– La robe a une couleur rouge rubis, plutôt claire pour un Merlot.
– C’est un jeune vin millésime 2009, vinifié avec une macération assez courte
de 3 à 4 jours pour extraire le maximum d’arômes fruités. Comme c’était une
année chaude; la couleur est quand même assez présente. C’est un vin sec. En
bouche les tanins sont très doux, on peut se régaler tout de suite. On peut le
boire rafraîchi, pour le repas de midi avec un sandwich. Le but est que ce vin
soit facile à boire et très accessible.
RH
– C’est certainement un vin intéressant pour un public plus large qu’on ne le
pense.
deuxième vin était la Croix d’Aline 2009 60% Syrah et 40% Grenache
d’appellation contrôlée Saint-Chinian, qui est un petit village au pied des
Cévennes orienté vers la mer; le climat y très sec.
– La Croix d’Aline. Un Saint Chinan de Philippe Girardi et de son épouse Agnès Gleizes
qui ont succédé à Michel Gleizes. Il exhibe une belle robe profonde. Il a eu
une maturation alcoolique et phénolique, donc complète, qui nous permet d’avoir
un vin complexe, très épicé. Beaucoup de rondeur en bouche et facile à marier
avec un beau plat mijoté d’une ménagère ou d’un gourmet.
Le
troisième vin était le Château Saint-Auriol, Appellation Corbières 2005 fait de
Syrah (40 %), Grenache (40 %) et Carignan (20 %), une production de leur propre
maison.
et des graves. C’est un vin fait avec un raisin que nous récoltons le plus tard
possible parce que nous avons la chance d’être en altitude et d’avoir des nuits
froides. Nos raisins sont donc très sucrés et peu acides, et on peut les
laisser macérer pour extraire des tanins et toute leur richesse aromatique.
Nous avons ici un vin de 2005 donc en maturité, qui a passé 9 mois en fût de
bois, non pas pour lui donner un goût de bois mais pour lui donner un support
tannique. C’est un vin élevé qui passe deux ans en bouteille, que nous amenons
au consommateur, à maturité. Ce n’est pas un vin qui a été fait rapidement,
c’est un vin de gourmet.
RH – En bouche, il est élégant, assez gras, racé. Un vin épicé et
vanillé qui va évoluer sans doute vers des touches plus animales.
– Vanille, boisé, certes, il a une bonne aptitude au vieillissement parce que
le raisin a été amené à une maturité sur les souches de vigne et ensuite le vin
a eu une maturité longue en bouteille. Un vin qu’on peut marier avec une belle
grillade, un beau plat d’hiver, sur du gibier ou une pintade,
Ce
Château Saint-Auriol 2005 était une petite merveille. Je remerciai Emmanuel
Montes de me l’avoir fait déguster.
VOICI
LES VINS DES DOMAINES AURIOL DISPONIBLES AU QUÉBEC :
Merlot So’Light, vin rouge de France, 9%
alc./vol. En spécialités, 13,90 $ code 11335498
Domaine La Croix d’Aline, Saint-Chinian 2009
rouge. En spécialités, 15,15 $
code 896308
Château Saint-Auriol, Corbières 2005 rouge. En spécialités, 17,05 $
code 709873
Emmanuel Montes, directeur pour les exportations outre-mer
Les Domaines Auriol
[email protected]
Représentés au Québec par André Dagenais
Les Vins La Rochelle
Tél. : 514 769-1990, poste 0
Tél. : 450 462-9038
[email protected]