Devenir membre

Le loft dÉmystifiÉ

On sait que le loft a fait son apparition
à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Bien que les
Américains revendiquent la « paternité » du loft, il revient
probablement au peintre Monet d’avoir lancé le mouvement. Mais qu’en est-il à
Montréal? Dans la métropole, il faudra attendre
au dernier quart du 20e siècle pour voir apparaître les premiers
lofts. C’est effectivement en 1975 que l’on rénove les Cours Le Royer dans le
Vieux-Montréal pour créer les premiers lofts d’importance. Le phénomène du loft
a rapidement pris  de l’ampleur, si bien
qu’en 1996,

la SCHL recensait pas moins de 1 600 lofts aménagés sur le
territoire montréalais, dont plus de 80 % étaient situés dans le
Vieux-Montréal, sur le Plateau et dans le sud-ouest de l’île. Au siècle
dernier, les activités industrielles demandaient une luminosité importante,
d’où les larges fenestrations qui ornent ces édifices. Au fur et à mesure que
les changements économiques et sociaux s’opéraient, plusieurs ont été
désaffectés. La première génération de « lofteurs » est
majoritairement composée d’artistes, de photographes qui, encore considérés
comme des marginaux, désirent exercer clandestinement leur métier.

On
travaille, on mange et on dort dans le loft. Un siècle plus tard, dans le
mouvement trépidant et incessant du quotidien, le loft représente une option
fort intéressante pour les jeunes professionnels, les étudiants postsecondaires
et les baby-boomers qui recherchent un pied-à-terre près du boulot. On parle
donc majoritairement d’un style d’habitation destiné aux jeunes sans enfants ou
au plus vieux dont les enfants ont quitté le nid familial. Fait étonnant, et ce
toujours selon la SCHL, 73 % des gens qui résident dans un loft ont un
diplôme universitaire et plus de 47 % d’entre eux gagnent plus de 70 000 $
par année.

Mais derrière ces statistiques étonnantes se cachent une réalité
surprenante : l’achat d’un loft est souvent issu d’une décision impulsive.
Près de huit personnes sur dix parlent d’un coup de foudre et d’une décision
d’achat qui aura pris moins d’un mois après la visite. Originalement vu comme une tendance,
le loft fait maintenant partie intégrante du paysage immobilier montréalais.
L’avenir de ce mode d’habitation réside toutefois strictement dans l’offre et
la demande. L’offre est limitée par le nombre d’édifices pouvant être recyclés,
alors que la demande est cyclique et sujette aux goûts du jour. Mais comme
toutes les options immobilières, le loft évolue, se diversifie. Le parc
immobilier vieillissant dans certains secteurs amènera sans aucun doute son lot
d’opportunités.