cette fois-ci une femme au foyer qui mène une vie routinière et
ennuyante. Elle passe ses longues journées à cuisiner pour son mari et à
parler à son mur, le tout arrosé de vin blanc. Mère de deux enfants, Shirley était auparavant une femme passionnée,
active, curieuse et qui avait envie de voyager. La routine de la
banlieue l’avait toutefois emporté au fil des années, mais elle s’était
toujours dit qu’elle quitterait son mari quand les enfants seraient
grands.
«Pour moi, le mariage c’est comme le Moyen-Orient. Il n’y a pas de solution durable.» À 49 ans toutefois, Shirley ne s’est toujours pas décidée. Sa voisine,
Jane, a beau l’avoir invitée sur son bras à aller deux semaines en
Grèce, Shirley hésite. En fait, elle est terrorisée. Est-ce que son mari
serait capable de s’arranger seul durant son absence ?
«Shirley Valentine» est une pièce de Willy Russell créée à Liverpool en
1986 et également présentée à Londres en 1988. Elle a été adaptée au
cinéma en 1989, récoltant deux nominations aux Oscars. Au Québec, la version francophone a été traduite par Michel Dumont.
C’est le comédien Jacques Girard qui assure très efficacement la mise en
scène, lui qui avait porté le même chapeau pour Pierrette est enchantée.
JOLIS DÉCORS
Seule sur les planches durant plus de deux heures, Pierrette Robitaille
occupe sans problème tout l’espace de l’immense scène du Théâtre
Jean-Duceppe. Durant la première partie, on retrouve Shirley dans la
cuisine familiale. Frigo, comptoir, table, photos de famille sur les
murs, le décor nous met immédiatement dans l’ambiance. Sur la porte du frigo se trouve une grande photo de la Grèce. C’est
cette même photo qui sert de décor principal durant la seconde partie de
la pièce. Arrivée en Grèce – eh oui, elle a finalement suivi sa
voisine! – Shirley se retrouve sur le bord de l’eau, assise sur une
serviette de plage, avec un parasol, une petite table, une chaise et un
canot à ses côtés.
Même si les décors de Guillaume Lord impressionnent au premier coup
d’œil, c’est d’abord et avant tout la grande performance de Pierrette
Robitaille que l’on retient de ce one-woman show. N’ayant personne à qui donner la réplique et insuffler un dynamisme
différent, la comédienne doit elle seule arriver à divertir, captiver et
émouvoir le public. Et elle réussit, malgré quelques longueurs dans le
texte.
«J’ÉTAIS TOMBÉE AMOUREUSE DU PLAISIR DE VIVRE »
Bien qu’elle date de 25 ans, la pièce originale de Shirley Valentine
est encore très actuelle et force est d’admettre que plusieurs femmes
se reconnaîtront dans l’existence monotone du personnage principal qui
désire s’affranchir. La pièce Shirley Valentine est présentée au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts jusqu’au 14 mai.
Source: QMI