Les investissements totaliseront 47 G $ en 2011. Ils atteignaient 41 G$ en 2008.
IL FAUT TROUVER 14 000 TRAVAILLEURS
La demande devrait continuer à augmenter à mesure que le secteur privé supplantera le secteur public, estiment les économistes. Il faudrait, par conséquent, environ 14 000 travailleurs par an pour répondre aux besoins des entreprises, au moins jusqu’en 2020. Pour les spécialistes, la main d’œuvre sera au rendez-vous. « L’industrie de la construction est une industrie refuge. Le déclin des secteurs moins performants, comme le secteur manufacturier, permet de libérer des travailleurs, et la construction représente une bonne alternative», explique M. Delagrave.
« Beaucoup de campagnes ont pu sensibiliser les jeunes aux métiers de la construction et les salaires sont tout de même représentatifs des exigences », ajoute Luc Bourgoin, économiste à l’Association de la construction du Québec. Près de 153 000 employés travaillent actuellement dans l’industrie. « De plus, les travailleurs de la construction passent facilement d’un secteur à un autre. Ainsi, lorsque le résidentiel connaît des périodes difficiles, les employés n’hésitent pas à se tourner vers des secteurs plus en demande comme le génie civil ou le secteur industriel. Le bassin de travailleurs disponibles est tout de même très large », dit-il.
Contrairement à d’autres industries, ce ne sont donc pas les départs à la retraite qui pénaliseront le secteur de la construction. « La plupart des retraités restent pendant un certain temps sur les chantiers. Ils ont de l’expertise et les employeurs ne veulent pas s’en priver, surtout lorsque l’activité est à son plus fort », explique Sylvain Gendron, président du syndicat québécois de la construction.
DES DÉFIS
Cela ne signifie pas pour autant que tout va pour le mieux, reconnaît M. Delagrave. « La main d’œuvre reste un défi pour la construction car le taux de roulement est très important. Il se situe autour de 8%. » La Commission prévoit environ 3000 départs à la retraite par an d’ici 2015 et près de 12 000 départs dus au roulement du personnel. « C’est un taux de roulement très important et cela reste une préoccupation permanente », ajoute l’économiste. Au total, 3000 à 5000 emplois par an devraient tout de même être créés.
Mais le bassin de travailleurs risque bien de se tarir. «La population active ne cesse de se restreindre et elle ne pourra plus répondre à nos besoins à long terme. Nous devrons nous tourner vers les femmes et les immigrants», ajoute M. Delagrave. Une solution qui nécessitera l’appui du gouvernement, conclut M. Gendron.
Source : QMI