Tant le chef libéral que Gilles Duceppe et Jack Layton ont torpillé la gestion des conservateurs, les accusant de ne pouvoir chiffrer le coût d’acquisition des avions chasseur F35, d’avoir dépensé sans compter pour la tenue des sommets du G8 et du G20 et d’avoir favorisé indûment les entreprises en leur consentant des réductions d’impôt.
Après avoir laissé passer la tempête, impassible, le chef conservateur a répliqué en prévenant les citoyens qu’ils auraient avantage à lui donner une majorité lors du scrutin du 2 mai prochain, particulièrement dans un contexte de fragile reprise économique. «Regardez ce que ça donne. Vous pouvez être sûrs qu’en cas de gouvernement minoritaire, ce sera encore des débats sans fin, nous repartirons en élections dans deux ans et nous cesserons de nous préoccuper de l’économie», a-t-il rétorqué, reprenant un certain avantage dans les échanges.
Face à l’éventualité de l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire, Gilles Duceppe s’est toutefois montré le plus cinglant, brandissant alors le spectre du rétablissement de la peine de mort et de la criminalisation de l’avortement. «Ils vont dire qu’ils sont contre, mais ils vont utiliser la même technique que pour l’abolition du registre des armes à feu. Un député va amener ça par un projet de loi privé et après ils vont tous voter pour… c’est ça qu’ils vont faire s’ils sont majoritaires», a soutenu le chef bloquiste.
M. Harper n’a pas renié son intention d’abolir le registre national des armes à feu, affirmant que cette mesure «n’était pas efficace pour lutter contre le crime» en plus de «pénaliser les chasseurs». Le chef conservateur, tout en défendant son bilan économique, a cherché à tourner en dérision les engagements électoraux de ses adversaires libéraux et néo-démocrates. «Si vous critiquez l’achat des avions F35, c’est que vous avez besoin d’économiser ces sommes pour financer vos promesses irréalistes, alors que l’argent sera pourtant dépensé dans 5 ans seulement.»
Les rares attaques d’un chef de parti d’opposition à l’endroit d’un autre ont été portées par Jack Layton, qui a entre autres reproché au chef libéral d’avoir appuyé le maintien des troupes canadiennes en Afghanistan. «Vous êtes le meilleur ami de Stephen Harper, et vous prétendez pourtant représenter une alternative», a-t-il lâché, suave. Par ailleurs, le chef bloquiste Gilles Duceppe a profité de sa conclusion, à la fin du débat, pour éviter que l’option souverainiste ne soit complètement évacuée.
«Ce que nous voulons, c’est que le Québec devienne un pays, mais en attendant, nous allons continuer de défendre les intérêts du Québec.»
Source: QMI.