Initialement, c’est Karine Vanasse qui devait lire des
extraits de Ru, le roman de son amie Kim
Thúy. Mais finalement, elle cède sa place à l’auteur elle-même, qui viendra
partager ses mots, ses réflexions sur cette belle aventure littéraire qui
l’occupe depuis bientôt deux ans. Elle répondra aux questions des spectateurs
et… sans doute y aura-t-il place pour quelques surprises et moments
improvisés ! Pour cette occasion, elle sera
accompagnée de 29
élèves de sixième année du Pensionnat des Sacrés-Coeurs de
Saint-Bruno-de-Montarville, qui vont assister sa lecture et ses propos en
recréant l’atmosphère d’un orage au Vietnam. Étonnant!
Au fil des pages de Ru, le lecteur, ou ici le spectateur,
est entraîné, comme dans un rêve éveillé, dans les méandres de la mémoire de la
jeune femme. Il y a des moments d’horreur dans les camps de transit au Viêtnam,
en contraste avec l’arrivée au Québec, à Granby, ce « paradis terrestre,
peuplé d’anges ». Puisqu’il n’y a rien de plus fragile qu’un souvenir, Kim
Thúy s’est imposé une économie de moyens, un style simple et direct.
« L’écriture de ce texte a été un exercice très délicat. C’était comme
faire de la broderie. L’équilibre y est fragile, d’un paragraphe à l’autre. Il
fallait faire simple mais pas simpliste. »
Ce serait une erreur de réduire
l’identité de l’auteure uniquement à celle d’une boat people. Certes, elle a
connu les camps de réfugiés et le danger des traversiers de fortune. Mais elle
a aussi été avocate chez Stikeman Elliott, conseillère de l’ACDI auprès du
gouvernement vietnamien, restauratrice… Toutes ces identités, toutes ces vies
se juxtaposent dans ce texte impressionniste qui n’a comme seule logique que
celle propre aux souvenirs.
Pour Kim Thúy, Ru est le premier de trois romans – les deux autres sont à écrire.
« Ru est le roman de mes
origines, un livre qui s’articule autour du mot survivre. Mon deuxième livre
sera autour du mot vivre, et mon troisième, autour du mot aimer. Tu ne peux pas
aimer pendant que tu essayes de survivre, ni même pendant l’apprentissage du
mot vivre. »
Prix
littéraire du Gouverneur général du Canada, catégorie romans et nouvelles,
2010, Prix du Grand public La Presse au Salon du livre de Montréal, Catégorie
Essai en 2010, finaliste du prix des cinq continents de la Francophonie 2010,
Grand Prix RTL-LIRE 2010 au Salon du livre de Paris 2010… Ru accumule les honneurs depuis sa parution.
Cinquième Salle de la Place des Arts – 2 mai – 19 h 30
Information et billetterie :
Entrée : 15 $ /Étudiants : 10 $
514 842-2112 / 1866 842 2112