France D’Amour et Guy Tourville, son complice de toujours, assurent conjointement la réalisation de Bubble Bath and Champagne. La pièce I Want More, en version française, en est le premier extrait. Sur cet opus de douze titres, on retrouve dix titres originaux et deux reprises. La chanson Night and Day de Cole Porter, l’un des grands coups de coeur de la chanteuse, y figure. « Dans mon spectacle, c’est l’auteur-compositeur que je reprends le plus », dit France D’Amour. What the World Needs Now Is Love, une composition de 1965 de Burt Bacharach et Hal David, s’y trouve également.
Au départ, Bubble Bath and Champagne devait être un disque de « standards de jazz » et de musique des années 30. L’artiste était d’ailleurs entrée en studio pour enregistrer ce type du matériel. À la fin de la journée, une fois chez elle, France D’Amour se mettait toutefois à composer des morceaux, inspirée par le matériel d’antan. Elle a ensuite joué I Want More et d’autres compositions à ses musiciens. Ses comparses ont apprécié les pièces inédites. « De fil en aiguille, j’ai continué à écrire et c’est devenu un album majoritairement de musique originale », raconte-t-elle.
Bubble Bath and Champagne comporte aussi d’autres influences musicales. I Want More rappelle un peu le soft rock/pop des années 70, tandis que Let the Love Begin comporte des influences reggae, un style de musique que France D’Amour « adore ». On a d’abord connu France D’Amour en tant que rockeuse. Elle a aussi frayé dans les eaux pop et folk. Elle fait maintenant dans le jazz. L’artiste se décrit comme « une musicienne qui est avide de musique tout court », peu importe les genres. Elle ne s’impose pas de frontières. France D’Amour signe les musiques originales de son album et le texte de la version française de I Want More.
Les paroles des autres chansons inédites sont de Corinne Simon-Duneau, une traductrice française qui oeuvre surtout pour le cinéma. « Ses textes ont le raffinement des textes de l’époque », dit la chanteuse au sujet de l’auteure qu’elle a connue à la fin des années 90 lorsqu’elle jouait dans Notre-Dame de Paris. Mme Simon-Duneau utilise des mots comme « extravagant, magnificent et exorbitant », que l’on entend plus dans la musique populaire actuelle. Cette manière d’écrire plait bien à notre interlocutrice.
CHANGEMENT D’ÉTIQUETTES
France D’Amour faisait auparavant affaire avec l’étiquette Tacca. Elle a rempli ses obligations auprès de cette société et est passée à autre chose. La rupture professionnelle s’est faite de façon très amicale, voire même «paternelle», à son avis. Elle fait maintenant partie de l’écurie Tandem.mu, qui compte Pascale Picard et les Lost Fingers dans ses rangs.
PERCÉE ÉTRANGÈRE?
Avec Bubble Bath and Champagne, France D’Amour compte-t-elle tenter une percée au Canada anglais ou aux États-Unis? Le projet a d’abord été conçu pour le Québec, réplique-t-elle en premier lieu. « La compagnie de disques a des ambitions pour le faire entendre ailleurs… Si les gens sont intéressés et y croient, ce seraient vraiment bien », ajoute-t-elle. Tandem.mu compte même le présenter en France en mai, un bon marché pour le jazz. « On va voir ce que les Français vont en penser », enchaîne-t-elle.
TOUT LE MONDE EN PARLE
Le 17 avril dernier, France D’Amour a participé au talk-show Tout le monde en parle, diffusé à Radio-Canada. L’animateur Guy A. Lepage s’est attardé à l’appartenance de la chanteuse à l’Église de Scientologie. Quel type de réactions ce passage à l’émission a-t-il soulevées? « C’est tellement positif! Dans les courriels que je reçois, on me dit bravo de tenir ma position, de tenir à mes convictions. C’est super positif », répond-elle. Ses admirateurs ne font pas tout un plat de ses croyances personnelles, précise France D’Amour. « Moi, je ne suis pas la représentante ni l’emblème (de la Scientologie). Je ne suis pas la porte-parole. Ça n’a pas rapport. Je fais de la musique. C’est ça ma passion », enchaîne la chanteuse.
« Il y a 15 ans, je me rappelle, Guy A. Lepage m’avait vue jouer. Il m’avait dit que je n’étais pas une imposteure, que j’étais une vraie. Ensuite, je l’avais vu dans une émission de télé. On lui avait demandé s’il y avait des artistes qu’il respectait au Québec. Il avait répondu France D’Amour. Je pense qu’il respecte les artistes, les musiciens et les gens qui sont vrais dans leur passion. J’ai senti ce respect-là quand j’ai été invitée à Tout le monde en parle. C’était correct. C’était légitime qu’il pose des questions. C’est ça son show. Il fait un show. C’est normal, c’est d’actualité qu’il pose la question. Lui, il sait que ça n’a pas rapport », dit l’artiste. « Je suis musicienne, c’est ça mon identité », ajoute France D’Amour.
LES PROJETS PROFESSIONNELS
La tournée Bubble Bath and Champagne s’amorcera à l’automne. France D’Amour a cependant déjà présenté deux spectacles inspirés de cet opus et « ça lève comme un show rock! Ça m’a jetée à terre », dit-elle. Lors de ces prochains concerts, elle interprétera les pièces de ce disque et d’autres classiques. L’histoire du jazz y est sera l’honneur. Son prochain album sera en français et devrait avoir une couleur pop-rock, croit-elle. Il est cependant encore un peu tôt pour penser à ce futur opus: la promotion de ce nouveau disque anglophone tient l’artiste bien occupée.
Depuis six ans, France D’Amour est porte-parole du Grand Prix de la relève musicale Archambault. Ariel, Bobby Bazini, Laurence Hélie, Isabeau et les chercheurs d’or, Colin Moore, Alex Nevsky, Francis d’Octobre, Random Recipe et Rafael Zaldivar sont en lice cette année. Le gagnant sera dévoilé en septembre.
Source : showbizz.net
FRANCE D’AMOUR