Les hôpitaux de la province répertoriaient depuis 2002 déjà, sur une base individuelle, les incidents et les accidents. À partir du 1er mai, toutes ces informations seront colligées dans une banque de données nationale. « Nous pourrons par la suite élaborer et mettre en place des mécanismes qui pourront corriger la situation dans un ou plusieurs établissements. Il ne s’agit pas ici de chercher la faute ou un coupable, mais plutôt de trouver ensemble des solutions », a déclaré en conférence de presse mercredi matin le ministre de la Santé, Yves Bolduc. Depuis le premier avril, 74 % des établissements ont commencé à verser leurs données dépersonnalisées dans la base de données commune du registre national. Le gouvernement souhaite voir la totalité des établissements y adhérer d’ici l’automne.
PAS D’ARGENT POUR LES VICTIMES
Pour le Fonds d’aide aux victimes d’erreurs médicales, le registre national « semble à première vue une bonne chose ». Mais plusieurs interrogations demeurent. « On ne connaît pas les paramètres qui seront utilisés pour assurer une divulgation rigoureuse, transparente et honnête des erreurs médicales », affirme sa présidente, Lisa D’Amico. Selon elle, le registre ne pourrait bien servir qu’à révéler le dysfonctionnement du système de la santé causé par le manque de personnel et de l’équipement désuet. « Le mal est si profond que le registre seul ne changera peut-être pas grand chose. Ces erreurs ne surviennent pas sans raison. Le registre doit servir à éviter la récurrence, mais cela ne peut pas se faire sans argent », dit-elle.
Lisa D’Amico déplore surtout que le registre ne soit accompagné d’aucun mécanisme d’indemnisation pour les victimes de ces erreurs. « En quoi cela aide-t-il les victimes, s’interroge-t-elle. Rien n’est prévu pour les accompagner et les soutenir et je ne vois pas pour le moment de réelle volonté de la part du gouvernement d’aider financièrement les victimes. »
Source: Rue frontenac