La sex-symbol australienne a pour ainsi dire émergé des eaux dans un coquillage d’or au son d’Aphrodite, pièce-titre de son 11e et dernier album, avec à l’appui quatre musiciens, deux choristes et une douzaine de danseurs, dont certains suspendus dans les airs. Quelques minutes plus tard, c’est flanquée de son armée de gladiateurs musclés qu’elle a fait dire «Wow» aux 6502 spectateurs présents. Après avoir interprété I Believe in You sur un char d’or tiré par ses esclaves, la vedette pop s’est éclipsée pour faire place à quatre de ses danseurs exécutant des figures aériennes.
Réorientée vers la «pop dance» au tournant du millénaire, Minogue s’est concentrée sur cette dernière décennie. Pas de «The Loco-Motion» donc, seulement quelques bombes récentes, plusieurs nouvelles chansons et, avouons-le, beaucoup de pièces de remplissage, comme What Do I Have To Do et In My Arms, moins connues en Amérique du Nord. Déception face à la relecture jazzy – lire dénaturée – de son hit Slow, qui a connu une finale techno. Idée a priori intéressante, mais manquant largement de cohérence. La version rock de Can’t Get You Out Of My Head a trouvé un écho plus favorable auprès du public.
HAUTE COUTURE ET BALLETS RYTHMÉS
D’innombrables changements de costumes, signés Dolce & Gabbana, ont ponctué le concert. Parmi les plus extravagants, citons sa robe de plumes noires portée durant le second acte et celle de papier d’aluminium aux éclats multicolores du quatrième acte. Au troisième chapitre, ce sont les robes blanches exubérantes de ses danseuses qui lui ont momentanément volé la vedette. Les chorégraphies, ingénieuses et rodées au quart de tour, en ont également mis plein la vue, même si la fougue des danseurs a par moment largement détonné des mouvements éthérés de la chanteuse.
« SHOWGIRL » AGUERRIE
Battante, Minogue a vaincu un cancer du sein il y a six ans. La maladie s’est attaquée au fondement même de sa féminité, qui en a ressurgi encore plus forte. C’est d’ailleurs une femme pleinement assumée et incroyablement féminine qui a foulé les planches du Centre Bell. Toujours un peu dans l’ombre de Madonna – l’album Aphrodite a été réalisé par Stuart Price, celui-là même qui avait piloté le retour de la Madonne, Confessions on a Dancefloor –, Minogue n’en demeure pas moins une «showgirl» aguerrie (le terme avait d’ailleurs donné titre à une tournée en 2005), qui est tout de même parvenue à écouler plus de 60 millions d’albums à travers le monde. Et elle offert une prestation spectaculaire de deux heures à couper le souffle.
Source: QMI