En réaction, Olivia Chow, l’épouse de M. Layton, a fait parvenir un courriel, vendredi soir, à l’Agence QMI, dans lequel elle soutient que ce dernier n’a pas eu de comportement répréhensif lors de cet épisode. «Il y a 16 ans, mon mari est allé obtenir un massage dans une clinique de massage qui était enregistrée auprès de la Ville de Toronto», a-t-elle écrit. «Il fait de l’exercice régulièrement, a-t-elle ajouté, et il est resté et était en bonne condition physique; et il avait besoin d’un massage. J’étais au courant de ce rendez-vous, comme je le suis toujours.» «Toute insinuation de comportement répréhensif de la part de mon mari est complètement et absolument fausse.»
Dans une lettre de son avocat, M. Layton se rappelle qu’il «avait été avisé à l’époque par la police qu’il n’avait rien fait de mal». Mais la version des policiers sur ce qui s’est passé, le 9 janvier 1996, a été consignée dans le carnet de notes de l’ancien agent, dont l’Agence QMI a pu prendre connaissance et en effectuer des photocopies. Cet agent de l’unité des crimes contre les asiatiques, qui a exigé l’anonymat, explique qu’il a avait d’abord effectué une première visite dans ce qui était identifié comme un salon de massage. ll y retournait pour effectuer un suivi sur l’endroit. D’abord, le policier n’a pas réalisé qu’il interrogeait un des politiciens municipaux les mieux connus de Toronto à l’époque et qui était marié avec Mme Chow, également une conseillère municipale. Les notes du policier indiquent ce qui suit:
LA FEMME A NIÉ AVOIR MASTURBÉ JACK LAYTON
– Avez-vous obtenu des faveurs sexuelles, demande l’agent ?
– Non, je recevais seulement un (massage) shiatsu, répond M. Layton.
– Pourquoi alors vous êtes-vous dévêtu? Pas de réponse.
– Êtes-vous au courant que des actes sexuels se commettent ici ? Non, monsieur.
La femme, qui était fraîchement débarquée de la Chine, a nié avoir masturbé le suspect. Mais quand la question lui a été répétée, elle est devenue nerveuse et elle a dit «Je ne sais pas, je suis venu travailler ici aujourd’hui».
Le policier a noté qu’il a vu «la femme jeter un Kleenex mouillé dans les poubelles». En entrevue avec l’Agence QMI, le policier a dit : «Je lui ai demandé son portefeuille et j’ai regardé son nom de famille et il m’a semblé familier.» «Je lui ai expliqué qu’il s’agissait d’une maison de débauche et ensuite je lui ai posé une question imbécile : «Êtes-vous parent avec le conseiller Jack Layton ?», et il m’a répondu avec un air découragé “Nous ne faisons qu’un“.» Ensuite, M. Layton est devenu silencieux et abattu pour ensuite nier qu’il savait qu’il se trouvait dans un salon de massage.
Les policiers ont dû décider ensuite ce qu’ils allaient faire avec lui. «L’avoir arrêté et accusé aurait surtout servi nos ego, parce que Layton était souvent contre la police.» Ceux-ci auraient pu prendre leur revanche et lui imposant une accusation qui aurait nui à sa carrière. Mais ils ont décidé autrement. «Si nous l’avions surpris en plein acte sexuel et que nous l’avions vu distinctement, ça aurait été différent.» Une fiche d’identification a quand même été remplie sur M. Layton et elle a été classée dans les filières du service. Le policier est surpris que cette histoire n’ai jamais été connue jusqu’à maintenant.
Le principal intéressé était outré. «C’est regrettable d’assister à cette opération de salissage qui démarre dans les derniers jours de la campagne», a souligné M. Layton, vendredi soir. «Rien de mal n’a été fait, a-t-il poursuivi, mais voilà, les attaques personnelles sont lancées. C’est la raison pour laquelle les gens se désintéressent de la politique et ne veulent pas s’impliquer. C’est regrettable.»
Source: QMI