Avant
d’emboîter le pas, l’organisme qui intervient auprès des consommateurs et
consommatrices de drogues illégales, des jeunes de la rue, des personnes
travesties et transsexuelles et des travailleurs et travailleuses du sexe
depuis plus de vingt ans voudrait notamment obtenir l’accord du voisinage et
plus d’appuis de la part des élus. Une démarche qui viendrait assurer un bon
départ et le bon roulement du centre. Bonne nouvelle pour les acteurs du
milieu : l’instauration d’un tel projet pourrait réduire le taux de
mortalité des utilisateurs de drogues injectables de manière considérable.
En
effet, c’est ce qu’a prouvé une étude publiée récemment dans la revue médicale
britannique The Lancet à propos du centre Insite de Vancouver. Depuis sa création en 2003, le nombre de décès
recensés à la suite d’une surdose de drogue dans le quartier Downtown Eastside
a été réduit de 35 %. Or,
l’Institut de la Santé publique du Québec et l’Agence de la santé et des
services sociaux de Montréal sont toutes deux en faveur de l’aménagement d’un
tel projet dans les locaux de Cactus Montréal, situés au coin des rues
Sanguinet et Sainte-Catherine.
Avant d’instaurer officiellement son centre,
l’organisme montréalais attend d’ailleurs patiemment que soient dévoilées les
données d’une étude de faisabilité pilotée par L’Agence. L’administration
de Cactus Montréal est convaincue que la mise sur pied d’un centre d’injection
supervisée par un personnel infirmier à l’extérieur des institutions publiques
et loin des policiers permettrait non seulement de faciliter, mais
d’approfondir leurs interventions. Entretemps,
l’organisme, qui poursuivra sa mission en intervenant auprès des usagers de drogues
par injection et en fournissant du matériel stérilisé, espère que la décision
de la Cour suprême du Canada les aidera à persuader le milieu politique des
retombées bénéfiques du projet pour la santé et la sécurité publique.
Rappelons
que le plus haut tribunal du pays se penchera sur la légalité du centre Insite le 12 mai prochain.