Si tel est le cas, il ne faudrait
pas se surprendre que d’ici deux ans, le marché soit constitué de plus de 60 ou
70 % d’unités à louer. Avec une telle tendance, les courtiers actifs dans
le Vieux-Montréal seraient-ils en proie à devenir des agents de location? D’un
point de vue purement statistique, le Vieux-Montréal compte présentement 256
condos sur le marché, dont 103 sont offerts uniquement en location, 153 à la
vente et 7 en vente ou en location. D’ailleurs, certains assureurs ont commencé
à invoquer une notion de maxima d’unités locatives afin d’autoriser une
assurance sur un édifice.
Pour l’instant, il ne s’agit toutefois que d’une
hypothèse qui circule dans le secteur. De telles proportions ont
également une incidence directe sur les procédures courantes et extraordinaires
de la copropriété. Il est aussi vrai que le parc immobilier locatif à Montréal
est en réelle décrépitude. Cette situation amène-t-elle les investisseurs
à se tourner vers ce marché, au
détriment des immeubles locatifs? Peut-on alors s’interroger
sérieusement sur l’avenir de la copropriété dans le Vieux-Montréal? Sommes-nous
présentement témoins d’une transformation du parc immobilier en simples
immeubles locatifs?
Il est donc évident que les syndicats
des immeubles en copropriétés ont tout intérêt à consolider leur position à
titre de propriétaires fonciers. Ainsi, ils éviteraient certaines conséquences
qui, ultimement, pourraient entraver le bon fonctionnement et la qualité de la
copropriété, voire même leur statut, et influencer l’offre et la demande. Force
est d’admettre que la situation porte à réflexion.