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Jacques bergeron blÂme l’espionnage…

J’aime mon travail », a-t-il simplement dit lorsque les journalistes lui ont demandé pourquoi il persistait malgré la dégradation de ses relations avec l’administration du maire Gérald Tremblay. Le rapport de M. Bergeron consacre une section entière à dénoncer l’espionnage dont il a été victime, se disant « profondément indigné » par des gestes dont les auteurs connaissaient parfaitement l’illégalité. Selon lui, ces activités ont entraîné des conséquences graves, notamment des dépenses de 288 000 $, une perte de 900 heures de travail,

des retards dans les travaux réguliers de vérification et une perte de confiance dans l’institution et sa capacité de maintenir la confidentialité. M. Bergeron impute d’ailleurs le retard dans la vérification des activités du vélo en libre-service Bixi et des états financier de la Société de transports de Montréal (STM) au temps perdu à retracer et contrer les activités d’espionnage dont son bureau a été l’objet.

Le conseil municipal l’avait invité, mardi, à livrer une version préliminaire de ce rapport, ce que M. Bergeron a carrément refusé de faire. « Nous n’avons pas effectué toutes les validations nécessaires pour émettre notre rapport et je serais très mal venu de commenter un rapport qui est en progression », a-t-il expliqué pour justifier ce refus. Dans son rapport, le vérificateur s’en prend également à la firme chargée de le vérifier lui-même, en l’occurrence Samson Bélair/Deloitte et Touche, qui lui reproche de ne pas lui avoir remis certains éléments touchant le processus d’attribution des contrats par son bureau.

M. Bergeron rappelle que le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) procède déjà à une révision de ce volet de ses activités. « On voulait voir tous mes contrats accordés l’année passée… ce qui va être fait par le MAMROT. Il ne faut pas oublier que le rapport du MAMROT va être public et je vais pouvoir le commenter », a fait valoir le vérificateur. M. Bergeron ajoute d’autre part que la firme comptable outrepassait son mandat en faisant une telle demande car la Loi des cités et villes prévoit que le vérificateur externe s’en tienne aux comptes du vérificateur général et non au processus d’octroi de contrats.

Il n’est donc guère étonnant de retrouver, parmi ses premières recommandations, un système informatique indépendant pour son bureau – dans le but de contrer toute tentative d’espionnage – de même qu’un ordre au vérificateur externe de cesser toute tentative d’incursion dans ses affaires afin d’en vérifier la conformité aux lois et règlements. Quoiqu’il en soit, M. Bergeron maintient n’avoir rien à se reprocher: « J’ai pleine confiance en mon indépendance et pleine confiance au fait qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts », a-t-il laissé tomber.

Quant aux éléments du rapport qui portent sur l’administration municipale, le vérificateur général ne soulève que peu de problèmes dignes de mention. Il reproche entre autres une gestion bâclée du projet de Quartier des spectacles et une perte de plusieurs millions de dollars sur des transactions immobilières ponctuées d’irrégularités touchant trois terrains du centre-ville destinés au projet résidentiel Faubourg Saint-Laurent. Le rapport dénonce également l’incapacité de la ville d’atteindre ses objectifs en matière d’inspection de viaducs et constate une sécurité déficiente dans 23 sites sensibles sur 31 où son équipe a réussi à s’introduire complètement ou partiellement sans carte d’accès, démontrant une vulnérabilité inquiétante aux actes terroristes.