– installations sonores, vidéos, cinéma d’animation, photographies, affiches, musique, chansons, slams, danse – réalisées sur une période de deux ans (2008-2010) dans quatre établissements : à la prison provinciale Maison Tanguay, au pénitencier de Joliette, à l’Institut psychiatrique Philippe-Pinel et à la maison de transition Thérèse-Casgrain. L’exposition lève le voile sur les luttes individuelles de femmes en conflit avec la loi et nous permet de les découvrir audelà d’un délit, d’une sentence ou des stéréotypes, dans un contexte artistique. Leurs oeuvres explorent le lien qui existe entre l’incarcération et la pauvreté dans ses différentes formes, économique, sociale, familiale, culturelle ou affective.
AGIR / ART DES FEMMES EN PRISON désire sensibiliser la population aux défis que représente la réinsertion sociale des femmes ayant eu des démêlés avec la justice et susciter une réflexion critique sur le recours à l’incarcération et sur les alternatives possibles à l’emprisonnement. Ainsi, des tours guidés de l’exposition, se déroulent les jeudis 2, 9 et 16 juin 2011 à 17h30. Trois tables rondes ont également lieu à 19h, les jeudi 2 juin [L’art en prison], jeudi 9 juin [La situation des femmes incarcérées et le passage à lacommunauté], et jeudi 16 juin [Rôle des prisons et les alternatives possibles].
Au même titre que la Société Elizabeth Fry du Québec et Engrenage noir / LEVIER, la galerie Eastern Bloc, centre de production et d’exposition voué à la promotion des nouveaux médias et des arts interdisciplinaires, s’inscrit dans le mouvement d’art communautaire, qui met de l’avant la démarche, fondée sur la participation active d’artistes et de membres de la collectivité au processus de création, dans un principe de justice sociale et de démocratie culturelle. Avec ses murs bétonnés, ses portes métalliques et ses petites pièces connexes, l’architecture de l’espace d’Eastern Bloc pourrait ressembler aux établissements de détention, ce qui en fait un cadre « idéal » pour l’exposition AGIR.
GÉNÈSE DU PROJET
AGIR PAR L’IMAGINAIRE oeuvres réalisées par des femmes judiciarisées et artistes professionnels en milieu carcéral sur une période de deux ans (2008-2010)
Au printemps 2007, la Société Elizabeth Fry du Québec (SEFQ), dont le mandat est de soutenir les femmes judiciarisées dans leur processus de réinsertion sociale tout en sensibilisant la société à leur réalité, et Engrenage Noir / LEVIER, un organisme qui lutte contre la pauvreté et les inégalités systémiques par le recours de l’art communautaire et l’art activiste humaniste, ont mis en commun leurs expertises pour initier un projet d’art communautaire. Ainsi est né AGIR PAR L’IMAGINAIRE : impliquer des femmes incarcérées et des artistes à participer conjointement, dans un processus collaboratif, à un projet artistique en milieu carcéral. L’enfermement demeure une expérience perturbante qui accentue le sentiment de l’exclusion.
À travers l’acte de création artistique, les femmes judiciarisées ont pu retrouver un espace de parole et d’expression et explorer des scénarios d’une vie meilleure pour elles. Les artistes Reena Amoneda Chang (danseuse afro-contemporaine), Paul Litherland (photographe), Meena Murugesan (artiste interdisciplinaire), Jessica MacCormack (artiste interdisciplinaire), Hélène Engel (chanteuse), Émilie Monnet (artiste interdisciplinaire), D. Kimm (artiste interdisciplinaire), Andrew Harder (musicien et technicien sonore) se sont joints à elles dans ce processus de création. Un programme de formation et d’échanges leur avait été préalablement offert pour les
préparer à travailler dans des établissements de détention où contraintes riment avec défis.
AGIR / ART DES FEMMES EN PRISON exposition publique des oeuvres
De cette aventure artistique participative et humaine qui s’est déroulée à l’intérieur des murs des prisons sur une période de deux ans, a émergé, cette fois-ci en dehors des murs, une exposition d’arts visuels et sonores, AGIR / ART DES FEMMES EN PRISON qui présente 35 oeuvres.
TEMPS D’AGIR publication d’un livre CD
Cette aventure a également fait l’objet d’un livre CD : TEMPS D’AGIR qui rassemble textes, photos, collages, réalisés par les femmes judiciarisées et les artistes ayant participé au projet. Édité par Planète rebelle et Les Filles électriques (Collection Traces), le livre est en vente en librairies et durant l’exposition, au coût de 22$.
MOT DES PORTE-VOIX
« Tous mes films parlent de résilience parce que je crois que la vie ne s’arrête pas à une étiquette et que toute personne a la capacité de rebondir suite à des traumatismes ou des difficultés. La création artistique est parfois l’élément déclencheur pouvant changer le cours d’une vie et même sauver quelqu’un. Mais souvent, il faut un encouragement extérieur pour soutenir cette force intérieure. Mon implication dans AGIR est une façon d’appuyer ces femmes qui réussissent à surmonter des épreuves et devenir plus fortes. La vie est un chemin ouvert qui peut, à tout moment, prendre un nouveau tournant ».
-Carole Laure
« La cocréation est un engagement personnel et social qui contribue à développer des relations plus responsables, saines et équitables entre les citoyens et les citoyennes. J’espère que cet événement nous amènera à réfléchir sur le rôle que chacun de nous joue dans le soutien du système carcéral ».
– Devora Neumark
MERCI !
Cette exposition, présentée par la Société Elizabeth Fry du Québec et Engrenage Noir / LEVIER, a été réalisée grâce au soutien financier de Condition féminine Canada, du Conseil des Arts du Canada, de l’Entente sur le développement culturel de Montréal intervenue entre la Ville de Montréal et le Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, de la Fondation du Grand Montréal, de la Fondation Solstice, de la Fondation Rêve d’Esther, de la Fondation Thérèse-Casgrain, les Filles de la Sagesse du Canada et les Soeurs Oblates Franciscaines de Saint- Joseph.
AGIR / ART DES FEMMES EN PRISON
27 mai au 16 juin 2011 – Entrée libre
Galerie Eastern Bloc – 7240, rue Clark, 2e étage, Montréal
Mardi, mercredi, samedi, dimanche : 12 h à 18 h
Jeudi : 12 h à 21 h (tour guidé à 17 h 30 / table ronde à 19 h)
Vendredi : 12 h à 20 h