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Un couvre-feu pour les jeunes ?

Et le coroner Garneau
en rajoute en proposant dans son rapport un couvre-feu aux jeunes conducteurs
suite à l’accident survenu à Drummondville en 2010, lequel avait fait 4 morts. Il est trop facile de
pointer du doigt les jeunes en état d’ébriété au volant. Oui, ils manquent
souvent de jugement et croient être capables de tenir un volant entre leurs
mains malgré un verre de trop, mais ce n’est pas la majorité. Bien des adultes
en font tout autant. Chaque année, des récidivistes de l’alcool au volant
fauchent des victimes innocentes sur la voie publique. Ces chauffeurs ont
souvent 30, 40, 50 et même 60 ans.

La Fédération
étudiante collégiale du Québec (FECQ) avait bien raison d’aller chercher un
avis juridique sur cette question. En agissant ainsi, la FECQ estime que la
politique de Québec pourrait être anticonstitutionnelle en vertu de la Charte
canadienne des droits et libertés. Mais le ministre des Transports, Sam Hamad,
ne l’entend pas de la même façon et a déclaré qu’il n’était pas question de
faire marche arrière. Je comprends que les
statistiques ne favorisent peut-être pas les jeunes, mais l’imposition d’un
couvre-feu va pénaliser l’ensemble d’un groupe pour une minorité de quelques
écervelés. Est-ce une bonne façon d’éduquer ? Non, du fait que la
contrainte et la répression ne sont pas des solutions.

Attendez-vous, Monsieur
le ministre, d’assister à des manifestations de jeunes au cours des prochains
mois. J’ai déjà eu 18 ans et j’ai toujours respecté les règlements de la route.
Je serais très fâché d’apprendre que mon gouvernement m’oblige à ne plus
conduire pendant le couvre-feu. C’est de la discrimination, une atteinte à la
liberté et en régime démocratique, c’est intolérable. Le couvre-feu n’a pas
sa place. Pour la tolérance zéro à l’alcool, elle devrait plutôt s’appliquer
non seulement aux jeunes, mais à l’ensemble des nouveaux conducteurs
indépendamment de leur âge. Un automobiliste de 40 ans qui vient de décrocher
son permis n’a pas plus d’expérience qu’un jeune et doit faire ses
preuves.  

Plutôt que de
recourir à un couvre-feu, le ministre devrait songer à faire adopter une loi
prévoyant des peines beaucoup plus lourdes dès la première offense et au
retrait du permis s’il y a récidive. Comme ça, la majorité des jeunes ne sera
pas pénalisée et les écervelés seront écartés plus rapidement de la route en
cas de récidive.

FECQ

TRANSPORT QUÉBEC