ce qui est conforme aux prévisions de Bombardier Aéronautique à ce stade-ci, a soutenu le président de l’avionneur, Guy Hachey, en conférence de presse. Selon l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, Bombardier devra vendre au moins 450 avions CSeries pour que le programme soit rentable. La dernière commande d’appareils CSeries avait été placée par le groupe américain Republic Airways Holdings en février 2010. M. Hachey a réitéré que d’autres commandes allaient suivre d’ici la fin de l’année. L’avionneur dit être « en négociations avancées » avec près de 10 clients.
Braathens, « c’est le premier client (d’une série) de plusieurs, a assuré le dirigeant. Nous voyons un regain d’intérêt dans le marché. Les choses vont relativement bien. » Guy Hachey a martelé que Bombardier n’éprouvait pas de problème particulier à vendre la CSeries, malgré les vives inquiétudes de certains investisseurs à cet effet. « Vous verrez de l’activité cette année parce que nous entrons dans la phase de 24 à 30 mois avant l’entrée en service, a-t-il affirmé. Ce n’est pas plus compliqué que cela. » « Pour l’instant », l’entrée en service du CS100 est toujours prévue en 2013 et celle du CS300, en 2014, a indiqué M. Hachey.
Celui-ci a toutefois prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à des grosses commandes au cours des prochains mois, parce que Bombardier ne sera pas en mesure de les livrer avant quelques années. « Il est fort probable qu’on va aller vers une multitude de clients, parce qu’on veut être certains qu’on a vraiment de la diversité parmi nos clients, a-t-il dit. Vous allez voir des commandes probablement un peu plus petites, mais venant de beaucoup de clients. (…) On veut s’assurer qu’on a une vingtaine ou une trentaine de clients dès le début du programme. »
Bombardier espère tout même accumuler des commandes pour 300 avions CSeries d’ici la fin 2013 et construire entre 100 et 250 appareils par année lorsque la vitesse de croisière sera atteinte, au-delà de 2014. Guy Hachey a rejeté du revers de la main les critiques du constructeur brésilien Embraer, qui prétend que les avions CS100 et CS300 sont trop lourds, et celles d’Airbus, qui jure que ses nouveaux appareils de la gamme A320neo « tueront dans l’oeuf » la CSeries. « Le fait qu’ils en parlent, c’est qu’ils sont préoccupés. S’ils n’étaient pas inquiets, ils n’en parleraient pas. (…) On écoute nos clients, ce qu’ils demandent, ce qu’ils recherchent », a-t-il lâché, en soulignant que le CS300 sera beaucoup moins lourd que l’A319neo.
Si Bombardier se dit satisfait du carnet de commandes de la CSeries, il en est autrement de celui des jets régionaux CRJ, qui sont assemblés à Mirabel. L’entreprise dispose de suffisamment de commandes pour maintenir la cadence de production jusqu’à la fin de l’année. En 2012, c’est autre chose. « Vraisemblablement, nous recevrons des commandes au cours des deux ou trois prochains mois, sans quoi nous devrons prendre des décisions (quant à la cadence de production) », a expliqué M. Hachey. En raison d’un manque de commandes, Bombardier a déjà réduit légèrement la production de ses avions turbopropulsés Q400, qui sont assemblés à Toronto.
Les perspectives sont bien meilleures pour les avions d’affaires Challenger et Global, qui sont assemblés à Montréal et à Toronto. « Nous devons trouver des façons d’accroître la capacité de production afin de livrer plus d’appareils », a indiqué Guy Hachey.
RÉSULTATS
À son premier trimestre, qui a pris fin le 30 avril, Bombardier a enregistré un bénéfice net de 220 millions $ US (12 cent par action), en hausse de 13 pour cent par rapport aux 195 millions $ US (11 cent par action) engrangés pendant la même période de l’an dernier. Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 10 cents US. Les revenus ont augmenté de 9 pour cent pour atteindre 4,7 milliards $ US. À la fin avril, le carnet de commandes total se chiffrait à 55,1 milliards $, comparativement à 52,7 milliards $ au 31 janvier.
Bombardier Aéronautique a dégagé un bénéfice d’exploitation de 141 millions $ US sur des revenus de 2,2 milliards $ US. La marge bénéficiaire a cependant reculé, passant de 6,8 pour cent il y a un an à 6,4 pour cent. L’avionneur a reçu 86 commandes nettes au cours du trimestre, contre 61 pendant la même période de l’an dernier. Il a livré 61 appareils, comparativement à 56 il y a un an. Du côté de la division ferroviaire, Bombardier Transport, le bénéfice d’exploitation a atteint 171 millions $ US sur des revenus de 2,5 milliards $ US. La marge bénéficiaire s’est élevée à 6,9 pour cent, contre 6,3 pour cent il y a un an.
L’entreprise s’attend à ce que dans ce secteur, les commandes reprennent graduellement après un lent début d’exercice. À la Bourse de Toronto, mercredi, l’action de Bombardier valait 6,95 $, en hausse de 2,96 pour cent, par rapport à leur précédent cours de clôture.