C’est
pourquoi Audrey Lapointe, de l’organisme Québec à cheval, s’insurge qu’il y ait
encore tant d’improvisation dans le domaine. « Écoutez, vous avez des
propriétaires d’écuries qui s’approprient de façon bien fantaisiste le volet
formation. De sorte que vous avez des gens qui conduisent des calèches avec des
formations improvisées ». C’est pour ça qu’elle appelle de tous ses vœux
les instances, tant au municipal qu’à Québec, pour qu’on reconnaisse
l’organisme qu’elle représente, comme celui accrédité à donner cette formation.
MOINS DE CALÉCHIERS
Depuis
quatre ans, la Ville
de Montréal a réduit l’émission des permis pour caléchiers. C’est à la suite de
plusieurs plaintes de résidents du Vieux-Montréal, où se concentrent les
calèches, qui faisaient part de la négligence de certains caléchiers,
précisément au chapitre de la salubrité de leurs attelages et des chevaux qui
les tirent. Si en 2003 on comptait 25 cochers, maintenant on en a recensé 14
qui ont obtenu leur permis. L’arrondissement Ville-Marie ne fait pas mystère de
son souhait de limiter à 20 seulement les calèches autorisées à rouler dans nos
rues. De cette façon, on veut s’assurer que les demandes surpasseront l’offre
pour des calèches et que les caléchiers ne manquent pas de boulot.
PAS D’EXPERTISE ÉQUESTRE
Josée
Lapointe, présidente de l’Association pour la protection équine en milieu urbain
et elle-même à la tête d’une écurie, estime que les caléchiers se divisent
présentement en deux : ceux qui ont à cœur leur métier et les autres. La Ville n’a pas d’expert en
titre pour traiter des dossiers équestres. Ce sont des inspecteurs des travaux
publics qui sont appelés sur les lieux d’une infraction à la salubrité ou lors
d’un manquement grave. « Actuellement, si quelqu’un voit un cheval mal en
point ou subissant des mauvais traitements, qu’est-ce qu’il fait? Il appelle au
311 et bien souvent, le (ou la) préposé(e) qui prendra l’appel va référer le
plaignant à la voirie! », nous dit Audrey Lapointe, éberluée qu’on en soit
encore là.
LES PROGRAMMES DE FORMATION EXISTENT
Audrey
Lapointe presse Montréal d’agir et de leur reconnaître la qualification
nécessaire pour pouvoir prodiguer la formation adéquate. « Nous avons
toute l’expertise voulue pour pouvoir démarrer dès que possible, mais
l’administration Tremblay ne semble pas pressée ». Mais Québec cheval est
un organisme tenace et nul doute qu’il sera capable d’arracher l’étiquette de
formateur officiel en conduite de calèche. Pierre Bellerose, de Tourisme
Montréal, considère de son côté que les caléchiers apportent une note de poésie.
Mais
pour que la magie de la calèche demeure entière, il faut s’assurer que celui
qui guide son cheval ait toute la compétence voulue pour s’occuper de la bête
qui, rappelons-le, porte le surnom de plus belle conquête de l’Homme.
Maintenant, c’est à ce dernier de se montrer à la hauteur du bel animal.