Les boîtes aux lettres des zones urbaines étaient vides mardi, car Postes Canada avait indiqué qu’elle assurerait la livraison du courrier dans les villes les lundis, mercredis et vendredis seulement. « La décision de Postes Canada d’arrêter la livraison du courrier mardi entraînera des problèmes majeurs pour le reste de la semaine », a lancé un vice-président national du syndicat, George Floresco. Les grèves ne touchent pas les employés de Postes Canada qui travaillent en zones rurales, puisqu’ils sont régis par une convention collective différente de celle des 48 000 travailleurs des zones urbaines. La livraison du courrier à l’extérieur des grandes villes se poursuit donc, cinq jours par semaine.
Le porte-parole de Postes Canada, Jon Hamilton, a de son côté prévenu que les grèves d’un jour à Toronto et Montréal auront un effet de « retardement » sur la capacité de la société à livrer le courrier dans les centres urbains du pays. M. Hamilton a ajouté qu’il était impossible pour la société de prévoir le volume de courrier qui pourra être distribué lorsque la livraison reprendra dans les centres urbains ce mercredi. Les deux parties sont toujours à la table des négociations et Postes Canada a fait savoir qu’un accord négocié demeurait son objectif, de même que le maintien de ses services. Aucun indice ne laissait toutefois présager de la conclusion d’une entente, mardi, au 12e jour des grèves tournantes.
Mark Tulloch, copropriétaire d’une entreprise d’uniformes de Barrie,en Ontario, a déploré l’impact des grèves tournantes sur ses activités. « Ce que la population ne comprend pas, c’est que si les citoyens peuvent se rabattre sur les courriels et autres technologies pour communiquer, les petites entreprises n’ont pas cette possibilité », a-t-il souligné, ajoutant qu’il avait eu de la difficulté à assurer des livraisons pour ses clients et à se faire payer. Le gouvernement fédéral semblait avoir écarté, lundi, la possibilité d’adopter une loi spéciale pour mettre fin au conflit. La ministre du Travail, Lisa Raitt, espérait toujours voir les deux parties en arriver à une entente négociée.
La partie patronale a reproché au syndicat de compromettre la viabilité de l’entreprise, soutenant que les grèves tournantes ont fait fuir de fidèles clients qui pourraient ne plus revenir une fois le conflit terminé. Le président du syndicat, Denis Lemelin, a pour sa part accusé Postes Canada d’avoir tenté de provoquer une grève générale avec sa décision de limiter la livraison du courrier à trois jours par semaine.