fbpx
Devenir membre

Un secteur immobilier en surchauffe ?

M. Carney a lancé mercredi un appel à la modération, à Vancouver, où les prix élevés des maisons sont selon lui en phase avec ceux observés à Hong Kong et Sydney, en Australie. Et certains segments du marché, tels que celui des copropriétés dans les grandes villes, pourraient être gonflés par la spéculation d’investisseurs étrangers. Une modération du marché immobilier est encore attendue, a fait valoir le gouverneur de la banque centrale, mais les récents signaux reçus ont été contradictoires.

M. Carney met en garde les Canadiens depuis environ deux ans contre une forte augmentation des emprunts, mais son discours de mercredi, devant la Chambre de commerce de Vancouver, laissait transparaître une certaine frustration de ne pas avoir été entendu. Le gouverneur a affirmé qu’il s’était attendu à un ralentissement du marché immobilier, mais que celui-ci avait plutôt repris, tout comme le crédit hypothécaire. « La croissance du crédit hypothécaire a ralenti en avril, ce qui a renforcé l’impression que la hausse particulièrement marquée des emprunts au premier trimestre était temporaire », a déclaré M. Carney.

« Néanmoins, à un taux annuel de cinq pour cent, la progression du crédit hypothécaire en avril était moins prononcée mais non lente, surtout à la lumière des rythmes soutenus supérieurs au niveau tendanciel enregistrés ces dernières années », a-t-il ajouté. M. Carney a tenu ces propos le jour même de la publication par l’Association canadienne de l’immeuble de nouvelles données selon lesquelles le prix moyen des maisons vendues à l’échelle nationale en mai se situait à 376 817 $, soit une hausse de 8,6 pour cent comparativement au même mois l’an dernier.

M. Carney a dit être prêt à porter une partie du blâme pour l’explosion sans précédent des prix des maisons depuis la récente récession, reconnaissant que sa politique de taux d’intérêt très bas avait pu déclencher une reprise des achats. Cependant, il a également pointé du doigt les acheteurs. Certains Canadiens, a-t-il déploré, abordent les hypothèques en croyant que les taux actuels demeureront à leurs faibles niveaux à tout jamais, ce qui ne sera pas le cas. « Les taux ne demeureront pas éternellement à leurs niveaux actuels », a-t-il prévenu. « L’incidence des hausses qui se produiront à terme sera probablement plus importante qu’au cours des cycles précédents », a ajouté le gouverneur.