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StÉphane rousseau se met À nu

Dans son nouveau one man show, Stéphane Rousseau se met à nu au sens figuré. Mais à une certaine époque, il le faisait au sens propre, et en public par-dessus le marché! C’est ce qu’il raconte dans son cinquième spectacle, judicieusement intitulé Les confessions de Rousseau. «J’ai fréquenté les camps de nudistes pendant 12 ans de ma vie, confirme-t-il en entrevue. J’ai donc joué au volleyball durant toute mon enfance, parce que tout le monde sait que c’est le sport national des nudistes… Un phénomène que je n’ai jamais compris, d’ailleurs.

Ce n’est pas un sport hyper agréable à pratiquer nu… tant pour les femmes que pour les hommes : quand tu prends un smash sur un sein ou sur une couille, ça fait mal!» Stéphane Rousseau ne vit plus en costume d’Adam depuis plusieurs années («sauf en couple», précise-t-il). Ses parents et sa sœur ont toutefois poursuivi la tradition jusqu’à leur mort. «De leur vivant, ils ne voulaient pas que j’en parle, admet-il. Mais aujourd’hui, étant donné qu’ils ne sont plus là, je me suis donné la permission de trahir leur secret…parce que c’est un sujet extraordinaire pour faire des blagues. Vivre à poil avec des inconnus: quel humoriste a la chance d’avoir ce bagage-là?»

Rousseau a beau dérider le public avec son passé de nudiste, il crée une plus forte impression avec un autre numéro: celui où il raconte le décès de son père. Survenu en 2003, ce triste événement a marqué le comique de 44 ans, mais pas toujours pour les raisons auxquelles on s’attendrait. «Beaucoup de niaiseries qui se sont dites au chevet de mon père, révèle-t-il. Ça ne s’est pas passé comme on se l’était imaginé.» Rousseau a eu l’idée d’aborder la mort de son père après avoir traité de l’Alzheimer de sa tante dans son spectacle précédent. Encouragé par les bons commentaires de la critique et du public, il a décidé de se mouiller davantage, n’en déplaise aux producteurs, qui craignaient qu’un tel numéro assombrisse son retour sur scène.

«Ce qui me fait rire, c’est quand les gens viennent me voir et me disent : “Quand votre père est mort, on a tellement ri!» C’est bizarre d’entendre ça. La première fois, je me suis demandé : “Est-ce que je suis en train de me moquer de la mort de mon père?” Parce que c’est très délicat comme sujet. Tu ne veux pas utiliser ça pour te faire du capital de sympathie. C’est ce qui arrive quand on s’ouvre. Je ne raconte pas ma virée chez Club Price pour m’acheter des bobettes; je raconte quel­que chose de personnel.» Débarqué à l’antenne de CKMF en 1988, Stéphane Rousseau s’est fait connaître du grand public en tant qu’animateur radio avant d’entamer une carrière de stand-up comique au début de la décennie 1990.

Depuis le tournant du siècle, il partage son temps entre le Québec et la France, où il jouit d’une belle notoriété. La popularité vient avec son lot d’avantages, mais aussi d’aléas et d’idées fausses. C’est d’ailleurs pour «remettre les pendules à l’heure» que Rousseau a décidé d’ouvrir grand les portes de son âme sur scène. «Pour un artiste, ce n’est pas une nécessité de se dévoiler, mais j’en avais envie parce qu’il y avait une dichotomie entre ce que les gens pensent de moi et qui je suis vraiment, explique-t-il. On me voyait comme un gars clean et lisse, alors qu’en réalité, j’ai plus de relief que ça… Du moins, je l’espère!»

L’humoriste admet être en partie responsable de ce décalage de perception. «J’ai souvent fait des shows axés sur la performance. Et quand t’essaies tout le temps de te montrer sous ton meilleur jour, c’est normal que le public ait une telle image de toi.» Fidèle à ses habitudes, Stéphane Rousseau a choisi de livrer ses Confessions dans une mise en scène léchée qui, selon la critique française, évoque les superpro­ductions dignes de Las Vegas. Oubliez l’atmosphère dé­pouillée souvent associée au ton intimiste de la con­fidence; l’humoriste préfère les excès: écrans LED, éclairages signés Yves Aucoin (Céline Dion, Cirque du Soleil), effets spéciaux, etc. «J’ai toujours eu de la difficulté avec la grande sobriété», reconnaît-il.

DES GOUGOUNES OU DES TONGS?

Stéphane Rousseau revient dans la Belle Province après avoir donné près de 150 représentations de son dernier one man show chez nos cousins européens. Différences culturelles obligent, le comique a dû apporter quelques modifications à ses Confessions avant qu’elles ne traversent l’Atlantique. «C’est un show que j’ai écrit en québécois… et que j’ai par la suite adapté pour la France. C’était plus facile de travailler comme ça, explique-t-il. Je n’ai pas eu de gros efforts à faire pour le ramener ici. En France, au lieu de dire “des bas bruns dans mes gougounes”, je dis “des chaussettes marron mi-mollet dans mes tongs”. Disons qu’il y en a un qui me vient plus naturellement que l’autre!»

Les confessions de Rousseau
À la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
Du 6 au 8 juillet

Source : journal métro

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STÉPHANE ROUSSEAU

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