Les employés, dont une trentaine de journalistes, qui avaient refusé de retourner au Journal de Montréal à la fin du conflit de travail le 26 février 2011 étaient restés en poste en vue de faire du site un médium permanent grâce à la participation financière d’un acquéreur. Il y a quelques semaines, les négociations ayant échoué avec le premier acquéreur, d’autres pourparlers ont été amorcés en vue de l’achat de l’entité qui s’était placée sous la loi de la protection contre les créanciers. Le nouveau propriétaire a acquis les actions de Rue Frontenanc inc. le 15 juin pour éviter la fermeture du site en cas de faillite.
Deux raisons omt motivé le départ des employés, a précisé M. Codère. Le plan de travail que proposait le nouveau propriétaire ne convenait pas aux travailleurs et après des recherches, il s’est avéré que certaines personnes associées au nouvel acquéreur n’avaient pas assez bonne réputation selon les journalistes. Dans une note transmise sur le blogue artisanrf.blogspot il est indiqué: « Les journalistes, chefs de pupitre, photographes, infographistes et le personnel de rédaction de RueFrontenac.com ont décidé pour une raison hors de leur contrôle de cesser de collaborer au site Internet qu’ils ont lancé avec passion en janvier 2009. Tous ces artisans ont repris le contrôle de leurs contributions à Rue Frontenac.com. »
Plus loin il est question d’une personne liée à la transaction qui empêchait le geste de se réaliser. « Les négociations des dernières semaines avec un acquéreur potentiel qui a repris récemment des éléments de la propriété de Rue Frontenac.com, ont achoppé sur de nombreuses questions fondamentales, dont la liberté éditoriale. Les engagements qui avaient été pris au cours des dernières semaines pour la poursuite des opérations du site Internet n’ont pas été respectés, et l’identité d’une personne liée de près ou de loin à la transaction, du côté de l’acquéreur, nous interdisait pour des raisons d’intégrité journalistique d’aller plus avant dans la négociation. »
M. Codère n’a pas élaboré sur l’identité de ce troisième joueur. Il a par ailleurs indiqué que la trentaine de journalistes qui travaillaient bénévolement sans salaire depuis deux mois ne comptaient pas retourner pour le propriétaire du Journal de Montréal Pierre-Karl Péladeau. « Je serais très surpris » a commenté M. Codère en indiquant que pour plusieurs, il s’agissait d’une certaine libération. « Maintenant, la situation est claire, ça faisait deux mois qu’on travaillait sous pression, sans salaire, on était fatigué, c’était instable. » En soirée, le site était devenu pratiquement inactif et c’est une boîte vocale qui recevait les appels à la rédaction.
La responsabilité des dettes de RueFrontenac.com appartiennent au nouveau propriétaire et les employés n’ont aucune obligation financière, a fait savoir M. Codère.
LES ARCHIVES DE RUE FRONTENAC DE RETOUR EN LIGNE
L’ancien quotidien en ligne Rue Frontenac a remis ses archives en ligne à exruefrontenac.com. Les artisans du site Web démarré après le déclenchement du lockout au Journal de Montréal expliquent que la suppression de tous les articles il y a deux semaines « a à toutes fins pratiques fait disparaître de la mémoire collective une banque valable d’information de premier ordre, peut-on lire sur le site Internet d’archives. C’est pourquoi il importait pour nous de replacer cette banque dans l’espace public ». Tous les articles et photos avaient été retirés parce que l’équipe de Rue Frontenac et son nouveau propriétaire, un ancien du site de petites annonces LesPac, Marcel Boisvert, n’arrivaient pas à s’entendre sur le mode de fonctionnement du média. Le site de Rue Frontenac, déserté par les journalistes, est quant à lui toujours vide.