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L’ombre d’une bulle ?

C’est du moins ce qu’affirme Mark
Carney, le gouverneur de la Banque du Canada. Les indices et les facteurs ne
trompent généralement pas les grands penseurs économiques. Actuellement, les
prix de vente de certaines propriétés sont au moins 20 % plus élevés que
la valeur réelle du marché, qui elle déjà surplombe facilement les valeurs
d’évaluation foncière. Voilà donc un premier signe de risque. C’est d’ailleurs
dû au faible coût d’emprunt que l’on connaît cette surchauffe immobilière,
toujours selon monsieur Carney.

Si l’on compare la hausse des emprunts
immobiliers à celle des emprunts corporatifs, par exemple, on constate un ratio
de 4 pour 1, soit 150 % de hausse en immobilier versus 40 % pour les
entreprises en à peine dix ans. La dette immobilière, normalement inférieure à
celle des entreprises, est maintenant supérieure à celle-ci de plus de 66 %.
Autre fait troublant : l’endettement des ménages qui, à l’instar des
États-Unis et du Royaume-Uni, deux pays qui ont subi ou sont aux prises avec une
bulle immobilière, atteint des niveaux inquiétants.

Un autre indice avant-coureur
réside dans la durée d’inscription des propriétés. Si celles-ci ne se vendent
pas rapidement, ou du moins n’attirent pas d’acheteurs potentiels dans un court
laps de temps, force est d’admettre que le prix de vente demandé est trop
élevé. Et c’est ce qui prévaut actuellement dans le marché. Des propriétés
demeurent inscrites pendant des mois sans trouver preneur. Selon la Chambre
immobilière du Grand Montréal, des milliers d’inscriptions auront expiré
l’échéance des contrats de vente depuis les 30 juin et 1er juillet derniers.
Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant de constater qu’une proportion
importante de vendeurs se tourne vers la location, ce qui encore là crée un
déséquilibre dans le marché.

Sans être alarmiste, la Banque du
Canada lance un sérieux avertissement aux acheteurs, aux vendeurs et à
l’industrie de l’immobilier, un second en moins de 18 mois. Souhaitons
maintenant une réponse positive du marché afin qu’une correction s’opère et que
cette possible bulle ne nous éclate pas en plein visage.

BANQUE DU CANADA

IMMEUBLE INTERNATIONAL II