Partant de l’évocatrice Quand on aime on a toujours 20 ans, L’Herbier a imaginé l’histoire de JP Roy, un homme qui a passé deux décennies en prison pour avoir assassiné un rival. À partir de là, les chansons coulent de source, s’emboîtant les unes dans les autres pour tisser une histoire qui se tient très bien et happe l’intérêt du spectateur en faisant appel aussi bien aux grands succès (T’es mon amour, t’es ma maîtresse, Les fleurs de macadam) qu’à des pièces plus obscures du légendaire chanteur.
Postigo a réussi à mettre en scène le spectacle de façon limpide, ce qui n’a pas dû être une mince affaire, étant donné les nombreux allers-retours dans le temps qu’effectue le récit. S’enchevêtrent au fil de la pièce des moments en prison, au Café des artistes, dans l’enfance de JP, sans que le spectateur ne s’y perde. Grâce à un habile jeu de lumières, à des rideaux translucides et aux décors, on suit aisément l’action du début à la fin.
Du reste, le metteur en scène et acteur s’est entouré d’une distribution impressionnante de chanteurs et acteurs, qui jouent avec aplomb et donnent de la voix avec une impressionnante justesse – on pense notamment à Normand Lévesque, dont l’interprétation du Chat du Café des artistes est littéralement à couper le souffle, ou à Geneviève Jodoin, dont on connaissait la belle voix mais à qui on découvre une superbe présence sur scène. Et grâce à tous ces interprètes de talent, les fans de Ferland comme les néophytes se délecteront de ce projet ambitieux, mais ô combien réussi.
Le petit Roy
Au Théâtre St-Denis
Jusqu’au 23 juillet
Source : journal métro