Dans cet élégant quartier montréalais
situé sur le territoire de l’arrondissement de Verdun, Sandrine et Benjamin
vivent un cauchemar depuis qu’ils ont changé leur porte.Un jour du printemps 2009, une
contravention a été collée sur l’entrée de leur maison. Près de 300 $ leur
sont réclamés par la Ville pour la seule raison que leur porte ne serait pas
identique à celles de la grosse majorité de leurs voisins sur le même tronçon
de rue! Ils n’en ont pas cru leurs yeux… D’autant que l’administration leur
demande de retirer cette fameuse porte,
qui leur a coûté une fortune. L’affaire
sera plaidée en septembre devant la cour municipale. Comment en est-on arrivé
là? En achetant leur moitié de maison à l’hiver 2009, ils ont senti l’air froid et
l’humidité pénétrer chez eux : la porte était usée, elle n’était plus étanche. Alors,
pourquoi ne pas changer de porte en installant un équipement respectant les
nouvelles normes environnementales? Un rapide tour du quartier d’habitation et
quelques portes du voisinage sont repérées pour leur élégance et leur
étanchéité apparente. Sandrine et Benjamin contactent une des entreprises qui a
l’habitude de L’Île-des-Sœurs et demandent une porte qui puisse se glisser dans
l’ouverture existante du mur de façade.
Ils respectent le style et la couleur générale de la vieille porte, afin qu’elle puisse
respecter l’esthétique de leur nouveau domicile. Mais sur L’Île-des-Sœurs, la mairie de Verdun n’accepte que les portes identiques
à celle des 2/3 des voisins, même si le règlement municipal ne demande qu’une
porte similaire. Qui va gagner? La Ville qui veut des portes identiques au nom de la protection
du patrimoine ou Sandrine et Benjamin, qui ne peuvent pas croire qu’une porte
similaire mais différente de par son élégance et ses normes environnementales
puisse être considérée comme un enlaidissement de la rue? Le couple habite
pourtant au fond d’une rue en impasse : il fallait vraiment en vouloir à leur
porte, pourtant invisible!