plus osé. C’est, néanmoins, un maigre accomplissement.
Le seul long métrage avec lequel il est possible de comparer
Amis modernes est Frissons 4, qui se moquait des
longs-métrages du genre, tout en assumant pleinement
son identité de film d’horreur. Amis modernes est un long-métrage dont l’essence des
personnages est «Nous vivons une époque de passades
amoureuses, nous sommes trop cool pour tomber amoureux.» Le film débute en brisant quelques règles du genre.
Le
modèle de la comédie romantique veut que les couples
commencent en se détestant, et Dylan, au physique de surfer
de Los Angeles, qui a été déniché par la chasseuse de
têtes Jamie pour un travail de responsable de la création au
magazine G.Q. est entraîné dans le tourbillon de cette
New-Yorkaise. Elle lui montre un lieu, en haut d’un gratte ciel,
d’où on peut voir les étoiles, lui fait découvrir les flashmobs
à Times Square et l’emmène dans son nouvel appartement
de Manhattan, rutilant et pré-décoré. Oui, ils sont attirés l’un à l’autre. Toutefois, ayant été récemment
largués (par des personnages incarnés par Emma
Stone et Andy Samberg), ils sont aussi sensibles que les
moustaches d’un chat à toute allusion à une relation, d’où
leur arrangement, qu’Erica Jong avait décrit comme une
«baise» sans conséquences.
MONTRER LE SEXE
Comme dans son précédent Tout pour un A, le réalisateur
Will Gluck aime que le scénario parle de lui-même, et Mila
Kunis, qui débite ses dialogues à la vitesse new-yorkaise, est
parfaite dans ce rôle de fille qui ne veut surtout pas entendre
parler de romance. Toutefois, sérieusement, quand Dylan
l’emmène à Malibu rencontrer son père (Richard Jenkins) et
sa sœur (Jenna Elfman), nous ne sommes plus dans l’ironie. L’approche de Gluck de montrer une relation fondée sur le
sexe est de montrer… le sexe. Artistiquement filmé, Amis
modernes est l’un des rares films à montrer plus de la peau
du mec que de la fille, et le langage vulgaire n’est certainement
pas habituel dans les comédies romantiques.
Pourtant, Amis modernes fonctionne, non pas grâce à son
efficacité, mais grâce à des moments particuliers et à la
force des acteurs de soutien, incluant Woody Harrelson,
aussi caricatural que possible en éditeur sportif gai, ainsi
que Richard Jenkins, en père de Dylan, atteint de la maladie
d’Alzheimer, qui livre des perles de sagesse, lors de ses
moments de lucidité. Cependant, au final, c’est la même soupe romantique que
le film promet de ridiculiser.
Source: QMI