L’ancienne
journaliste, courriériste et animatrice était hospitalisée depuis juin dernier
pour traiter un cancer à l’hôpital Saint-Joseph de Lachine. On lui a diagnostiqué
un cancer du sein en février 2010, qui s’est ensuite généralisé. Elle a perdu
son mari peu de temps après, puis toutes ses économies dans l’affaire Norbourg. « Les derniers mois
n’ont pas été faciles pour elle. Mais elle a par contre refusé tous les
traitements de chimiothérapie qu’on lui avait proposés », a souligné
l’ex-journaliste et ami d’Huguette Proulx, Roger Sylvain, sur les ondes de RDI.
En janvier dernier,
elle avait fait une apparition sur les ondes de Radio-Canada à l’émission Les
enfants de la télé. « C’était une
fonceuse, qui aimait la vie, qui n’avait pas la langue dans sa poche. C’était
une bonne vivante. Elle a marqué le Québec » a-t-il ajouté. Connue d’abord à la
radio avec des émissions comme Potinons ma voisine, elle fait une entrée
remarquée au petit écran, où elle tient le rôle principal du télé-théâtre Sous
le règne d’Augusta à Radio-Canada. Ses parents craignent
toutefois le milieu artistique et la pousse à se consacrer au journalisme et à
l’animation. En 1963, elle est d’ailleurs consacrée Miss Radio-Télévision pour
l’ensemble de sa carrière.
Dix ans plus tard,
elle anime la toute première tribune téléphonique à la télévision. Elle s’est
toujours fait un point d’honneur de rappeler qu’elle a été la première au
Canada à parler du sida. Même à la retraite, elle tenait encore un courrier du
coeur. Pionnière des
émissions matinales à Télé-Métropole, elle a notamment tenu la barre de
l’émission Radio-sexe pendant 11 ans, sur les ondes de CJMS, de 1974 à 1985. De
Radio-sexe à Radio-monde, Huguette Proulx s’est toujours donnée pour mission
d’informer une population qui voulait, selon elle, s’émanciper. « Elle constatait
l’ouverture que les Québécois avaient au sujet de la sexualité par rapport à ce
qu’elle avait vu et entendu en France, a affirmé pour sa part l’animateur
Michel Jasmin. C’était pour elle une autre grande fierté d’avoir réussi à enlever
un certain tabou et une certaine gêne à ce sujet-là. »
Elle a déniaisé le
Québec. Elle a eu le clergé sur le dos pendant longtemps, mais ça a servi à
quelque chose.
— Roger Sylvain,
ex-journaliste et ami d’Huguette Proulx
Les gens qui l’ont
côtoyée s’entendent tous pour dire qu’Huguette Proulx était une femme «
d’avant-garde et d’avant son temps ». « Elle osait et
fonçait, comme Janette Bertrand. C’est la raison pour laquelle on aimait
Huguette Proulx. C’était une femme exceptionnelle, qui était vraie dans sa vie
et vraie avec les gens. Il y a peu de gens au Québec comme ça. C’est une femme
qu’on n’oubliera jamais », a confié le chroniqueur culturel et ami d’Huguette
Proulx, Michel Girouard.
Le 14 février 2006,
l’animateur Pierre Bruneau avait annoncé à 18 h le décès d’Huguette Proulx sur
les ondes de TVA, avant de se rétracter au bulletin de 22 h. Un homme avait
fait le tour des stations de radio et de télévision en prétendant être le fils
de l’animatrice et en annonçant la mort de celle qu’il disait être sa mère.
Source: Radio-Canada