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RenÉ angÉlil fait un don au chum

En prêtant son nom à la nouvelle chaire de recherche québécoise en oncologie ORL, le célèbre imprésario René Angélil, lui-même un « survivant » du cancer de la gorge, souhaite encourager les patients aux prises avec la maladie à se battre. Et alors qu’il participait, mardi soir à Montréal, au lancement de la chaire Dr Antoine Azar-Angélil du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), René Angélil en a profité pour réitérer l’importance du financement de la recherche médicale, essentielle selon lui pour soigner les patients d’ici.

La nouvelle chaire aura pour mission de combattre et guérir les cancers ORL, soit ceux de la langue, de la gorge, du nez, des sinus ainsi que des cordes vocales. Elle a été créée en mémoire du défunt chef du service d’ORL de l’Hôpital Saint-Luc du CHUM, le Dr Antoine Azar, à l’initiative de la Dre Lyne Desnoyers. Ces deux médecins ont soigné Céline Dion lorsque la chanteuse a fait face à des problèmes de cordes vocales, en 2008, au point de devoir annuler plusieurs spectacles de sa tournée mondiale. Lorsque le Dr Azar est décédé en 2010, Dre Lyne Desnoyers a voulu l’honorer en créant la première chaire de recherche ORL au Québec, un projet qu’elle a porté à bout de bras. Elle a alors demandé à René Angélil s’il voulait lui donner son nom.

L’imprésario, lui-même traité pour un cancer de la gorge en 1999, s’est empressé d’accepter. Dans une vidéo présentée mardi soir, Céline Dion a affirmé qu’elle était enchantée d’épauler la Dr Desnoyers, une femme « sensible comme les cordes vocales qu’elle traite ».

L’IMPORTANCE DE LA RECHERCHE

M. Angélil a quant à lui soutenu qu’en participant à la création de la chaire, il espérait encourager ceux qui, comme lui, ont été forcés de se battre contre la maladie. L’imprésario a répété à de nombreuses reprises au cours de la soirée à quel point le soutien financier à la recherche dans le domaine médical était important à ses yeux, soulevant au passage la question de son financement. « Vous savez, les gouvernements n’encouragent pas tellement la recherche ORL, même qu’on retire les fonds », a affirmé M. Angélil devant la foule d’invités rassemblés dans les bureaux de Quebecor, dans le centre-ville de Montréal.

« Ce n’est peut être pas une critique, mais c’est une réflexion sur ce qui se passe », a-t-il par la suite expliqué lorsque questionné à savoir s’il déplorait l’attitude des gouvernements dans ce dossier. Ceux-ci devraient-ils investir davantage? « Ce n’est pas moi qui fait les budgets des gouvernements », a-t-il répondu, affirmant qu’il était certain que ceux-ci devaient avoir leurs raisons. « Mais c’est certain qu’on voudrait qu’ils investissent plus », a-t-il conclu sur la question. Présent à l’événement, le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Gaétan Barrette, a attrapé la balle au bond pour déplorer le « drame » du retrait du fédéral dans le domaine de la recherche.

En entrevue avec La Presse Canadienne, il a soutenu que c’était entre autres pour cette raison que des entreprises comme Quebecor et Jean Coutu finançaient des initiatives comme celle de la chaire en ORL. « Quelqu’un d’autre doit prendre la relève », a-t-il affirmé. René Angélil a aussi pris le temps de souligner le dynamisme des médecins québécois. « Au Québec, on est aussi fort que n’importe qui dans le monde et les gens d’ici méritent d’être guéris de la meilleure façon possible », a-t-il lancé. D’autres donateurs privés ont également contribué au financement de la chaire. Les médecins spécialistes qui en font partie se sont également cotisés pour payer le salaire de son futur titulaire, le Dr Apostolos Christopoulos.

UN SURVIVANT

Avec les quelques journalistes encore présents à la fin de l’événement, René Angélil est longuement revenu sur son cancer de la gorge, qui a affecté sa voix et qui l’oblige à toujours trimballer une petite bouteille d’eau puisqu’il ne produit plus autant de salive. « On ne peut jamais dire qu’on a vaincu le cancer. On survit au cancer mais on ne sait jamais quand ça va revenir », a-t-il soutenu. Même plus de dix ans plus tard, l’imprésario affirme qu’il est encore aujourd’hui très difficile pour lui de ne pas y penser et qu’au moindre pépin de santé, il s’inquiète. Mais grâce à cette épreuve, René Angélil affirme voir la vie d’un nouvel oeil.

« J’essaie de profiter un peu plus de la vie et de tous les gens qui sont là. On est chanceux, les survivants », a affirmé l’homme qui semble par ailleurs en pleine forme. Céline a joué un rôle primordial dans sa rémission, l’accompagnant à ses 35 traitements de chimiothérapie. M. Angélil, qui avait été hospitalisé d’urgence à Dallas, a par ailleurs assuré que s’il devait faire une rechute, il se ferait soigner par l’équipe « extraordinaire » du CHUM. Lui ou n’importe quel autre membre de sa famille. Le cancer ORL est le quatrième cancer le plus fréquent. En 2010, 12 000 Québécois ont reçu un diagnostic de ce cancer ORL et de ce nombre, 60 pour cent d’entre eux y ont survécu.

CHUM