Au cours d’un long témoignage, le président de l’UPA a indiqué qu’il ne servait à rien au gouvernement de publier, comme il l’a fait au printemps, un Livre vert tant attendu pour réformer les politiques agricoles, quand les producteurs disparaissent. « Il y a manque de vision flagrant », a dénoncé M. Lacasse, qui a demandé l’immunité en commission pour lancer une sorte de cri du coeur, un réquisitoire contre le Financière. « On nous parle d’un Livre vert, on nous dit qu’il y aura une nouvelle politique agricole dans deux ou trois ans, mais combien de producteurs restera-t-il dans deux ou trois ans? On risque de perdre 25 à 30 pour cent de nos fermes. » Il a déclaré que les gestionnaires de la Financière sont dans le déni en ne voulant pas admettre la crise, notamment dans le domaine du porc, du boeuf, de l’agneau et des petites céréales. Bon nombre de producteurs sont en défaut de paiement.
« C’est probablement ce qu’il y a de plus incroyable depuis les derniers mois. Les gens de la Financière sont venus encore une fois répéter (en commission parlementaire en juin dernier) qu’il n’y a pas de problème, qu’il n’y a pas de crise. Je m’excuse, mais il y en a une! » Il les a aussi accusés de ne pas rendre accessible l’information à laquelle il a droit à titre d’administrateur de la Financière, puisqu’il siège au conseil. Enfin, il les a accusés de ne pas agir rapidement avec des mesures concrètes pour assister les producteurs en difficulté.
En contrepartie, il assure que l’UPA ne s’est pas assise « sur son steak » et a proposé des solutions parce qu’elle « connaît la situation des fermes ». M. Lacasse exige entre autres une baisse des primes de la Financière. En matinée, des représentants de l’organisme communautaire Au Coeur des familles agricoles ont témoigné du désarroi qui frappe les agriculteurs, qui vont jusqu’à se suicider.