« Parce qu’il y a eu un incendie, nous savons que tout ce qui se trouvait sous le niveau des flammes a été préservé. C’est une sorte de capsule temporelle », a-t-elle dit. « Les incendies sont des événements intéressants d’un point de vue archéologique, parce qu’ils gardent intact tout un niveau de sol et qu’ils sont très facilement datables », a-t-elle ajouté. Ce qui est le plus remarquable avec les objets retrouvés, ce sont les dommages qu’ils ont subi en raison de l’incendie. Le service à thé montre clairement des signes de brûlure et la paire de lunettes est légèrement roussie.
« Ils portent les marques de l’incendie qui a brûlé l’édifice, donc nous sommes certains que le feu était très intense et que tous les objets qui se trouvaient à l’intérieur ont été complètement détruits », a expliqué Mme Pothier. « Un service à thé qui a été noirci par l’intensité du feu, c’est un objet que nous sommes surpris de trouver. » Malgré l’importance de l’édifice dans l’histoire du Canada, nombreux sont ceux qui ne savent pas que Montréal accueillait le parlement canadien de 1844 à 1849. Son emplacement est encore moins connu. Jusqu’à l’année dernière, il s’agissait simplement d’un stationnement du Vieux-Montréal ne présentant aucun signe particulier.
La première session parlementaire dans ce bâtiment a commencé le 28 novembre 1844. Des éléments importants des fondements législatifs canadiens y ont été adoptés, dont un projet de loi établissant le « gouvernement responsable » en 1848. L’édifice montréalais a accueilli les parlementaires et des fonctionnaires jusqu’au 25 avril 1849, jour où il a été incendié par des émeutiers anglophones en colère. La chaos était un résultat de l’adoption d’un projet de loi visant a compenser les victimes de dommages matériels durant les rébellions patriotes de 1837-1838.