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La fin d’apple ?

Les investisseurs ne paniquent pas, mais l’entreprise peut-elle prospérer sans avoir M. Jobs comme PDG ? «Le côté positif de la chose, c’est qu’il effectue seulement un demi-départ, soutient le chroniqueur technologique François Charron. À titre de président du conseil d’administration, il agira comme vieux sage pour que sa vision influence encore l’évolution des produits et de l’entreprise.» C’est peut-être pour cela que l’action d’Apple perdait moins de 1% jeudi après-midi au Nasdaq.

Les ennuis de santé répétés du fondateur d’Apple laissent quand même planer un doute. «On ne peut s’empêcher de penser à l’actualité canadienne, avec Jack Layton qui avait annoncé qu’il quittait de façon temporaire, rappelle François Charron. Lorsqu’une personne qui occupe un poste aussi important s’en va, la machine à rumeurs démarre.» Les annonces faites mercredi sont toutefois conformes à un plan de succession établi par Apple. Le nouveau PDG, Tim Cook, est le dauphin de Steve Jobs. Il l’a remplacé en 2004 et en 2009. Jean Raymond, président de la firme Raymond recherche de cadres, a l’impression que l’entreprise a fait le bon choix. «M. Cook a obtenu de bons résultats quand il a occupé le poste en remplacement de M. Jobs».

Apple peut effectuer une transition ordonnée si elle entoure bien Tim Cook, indique Claude McMaster, président du fabricant de sièges de cinéma D-Box (DBO). «Les gens l’oublient mais nous avons des équipes qui font le travail autour de nous, fait-il remarquer. Chez nous comme chez Apple, c’est une équipe extraordinaire qui permet de réaliser de grandes choses.» Alain Aubut, président de la Fondation de l’entrepreneurship, signale que le passage d’un visionnaire comme Steve Jobs au poste de président du conseil est habituellement une bonne formule. «Prenez Jean Coutu (PJC.A), lance-t-il à titre d’exemple. Le fils François Jean est bien en selle et son père préside le conseil. La même chose se produit chez Bombardier (BBD.B), où Laurent Beaudoin a laissé l’exploitation à Pierre Beaudoin, qui gagne du pouvoir en aéronautique.»

DE VISIONNAIRE À BELLE-MÈRE ?

La forte personalité du fondateur d’Apple est toutefois un joker qui peut mêler les cartes, estime François Charron. Dans certains cas, son tempérament a été payant. «Steve Jobs a la réputation de péter sa coche pour obtenir ce qu’il veut, souligne le chroniqueur. Quand il a voulu créer des appareils tactiles comme l’iPod Touch, l’iPhone et l’iPad, il a fait rire de lui dans sa propre compagnie. Il a mis le poing sur la table. Sans cela, nous ne verrions peut-être pas autant d’écrans tactiles sur le marché.» D’autre part, le visionnaire peut devenir la «belle-mère» qui critique tout pour rien.

«Avec Steve Jobs dans l’entourage, la gestion peut être compliquée, avance Alain Aubut. La direction aura-t-elle la capacité de le contredire si nécessaire ?» Apple a le temps de s’ajuster car sa stratégie d’affaires est éprouvée, rappelle François Charron. «Sa prochaine guerre est le contenu télévisuel. Apple veut devenir le prochain BlockBuster, pour la location de films. Son défi est de continuer à se renouveler à plus long terme.»

Source : QMI

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