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L’ouragan irene frappe le quÉbec

Comme l’avaient annoncé les prévisions météorologiques, samedi, les régions de l’Estrie et de la Montérégie ont été les plus lourdement touchées par le passage d’Irene, où on a observé des précipitations variant entre 70 et 100 mm de pluie. Selon René Héroux, d’Environnement Canada, la ville de Sherbrooke à elle seule, avait reçu, à 20 h dimanche, 100 mm de pluie. Les aéroports de Dorval et Saint-Hubert, dans la grande région de Montréal, ont enregistré, respectivement, des accumulations de 50 et 65 mm tandis qu’à Québec, où la tempête a commencé à sévir plus tard, on avait accumulé 31 mm de pluie.

Par ailleurs, selon les informations fournies sur le site internet d’Hydro-Québec, pas moins de 248 500 foyers étaient privés d’électricité dans l’ensemble de la province, à 21 h dimanche, alors que l’on en avait dénombré 75 000 à 15 h. Ces pannes touchaient tous les grands secteurs de la province, à commencer par Montréal, où l’électricité avait été rétablie à certains endroits, mais aussi les régions de la Vieille-Capitale, de Lanaudière, de la Montérégie, de l’Estrie, des Laurentides et Chaudière-Appalaches.

Selon Patrice Lavoie, porte-parole d’Hydro-Québec, des équipes de monteurs et d’émondeurs ont été mobilisées dans les différentes régions pour rétablir le courant. Ces équipes devaient être déployées durant la nuit et lundi matin sur les différents territoires du Québec. M. Lavoie a expliqué que les opérations étaient rendues plus difficiles en raison du mélange de pluie et des vents supérieurs à 90 km/h, ce qui retarde l’intervention des équipes d’urgence.

ÉVACUATIONS EN ESTRIE

Dans les Cantons de l’Est, la situation était suffisamment sérieuse, en milieu de soirée dimanche, pour que la sécurité civile ordonne l’évacuation d’une quarantaine de riverains de la rivière Eaton à Cookshire-Eaton en raison de la crue des eaux, rapportait le quotidien La Tribune. Même chose à Coaticook, où les occupants de deux immeubles ont été invités à quitter leurs logis. Le camping de l’Île-Marie à Sherbrooke a aussi été évacué de manière préventive. Outre les rivières Eaton et Coaticook, la Tomifobia, le lac Memphrémagog et les rivières Saint-François et Magog demeuraient sous haute surveillance.

«Nous suivons la situation de très près. Le centre de coordination régional demeure ouvert et nous sommes en liens constant avec les municipalités où des cours d’eau sont à risque de débordement», a expliqué, au quotidien La Tribune, la directrice régionale de la sécurité civile pour l’Estrie et la Montérégie, Christine Savard. À Québec, les autorités municipales étaient également sur un pied d’alerte. Selon le quotidien Le Soleil, deux centres d’accueil et d’hébergement ont été aménagés dans chacun des arrondissements, pour accueillir les personnes sinistrées en cas de besoin, et près de 100 pompiers étaient en poste sur tout le territoire.

Aussi, la Ville de Lévis avait établi un centre de coordination des mesures d’urgence, afin de surveiller le débit des rivières Chaudière, Beaurivage et Etchemin, ainsi que celui des rives du St-Laurent. Selon les prévisions de Météo Média, la région de Montréal devait recevoir environ 20 mm de pluie additionnelle d’ici 4 h, lundi matin, après quoi le soleil devrait être au rendez-vous toute la journée. À Sherbrooke, on attendait une quantité semblable de pluie jusqu’à lundi 7 h, tandis que les résidants de la région de la Vieille Capitale pourraient recevoir 40 mm de pluie avant de voir le soleil se pointer vers 11 h lundi matin.

Si Irene a déversé beaucoup d’eau et privé de nombreux citoyens d’électricité, elle n’aura pas été funeste. En milieu de soirée, les autorités n’avaient rapporté aucune victime, aucune inondation majeure ni débordement de rivières. À Montréal, cependant, un quadrilatère du centre-ville a dû être fermé, dimanche soir, lorsque deux fenêtres se sont détachées du septième et du 19e étages d’un immeuble vitré situé à l’angle des rues Mansfield et Cathcart. Les fenêtres se sont écrasées sur la chaussée mais l’incident n’a fait aucun blessé. Par ailleurs, plusieurs agents du Service de police de la Ville de Montréal étaient déployés dans la ville, notamment en raison de feux de circulation défectueux et de chutes d’arbres. Encore là, aucun blessé n’était rapporté.

Vers 20 h dimanche soir, selon Environnement Canada, la tempête se trouvait à 70 km à l’est de Burlington, au Vermont, et produisait des vents maximaux soutenus de 95 km/h. Irene se déplaçait en direction nord-nord-est à une vitesse de 43 km/h et devrait sévir sur la région de Gaspé et de la vallée du Saint-Laurent, ainsi que sur les provinces de l’Atlantique au cours de la journée de lundi. Selon M. Jean-Marc Couturier, du Centre canadien de prévision des ouragans, les météorologues s’attendent à des quantités de pluie qui vont surpasser 50 millimètres, et pouvant même atteindre 100 mm au Nouveau-Brunswick et sur une partie des provinces maritimes.

Des rafales de vent pourraient aussi causer des fortes vagues dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse et au sud-ouest du Nouveau-Brunswick. On craignait aussi des inondations à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse autour de minuit, alors que les marées hautes prévues lundi dans la Baie de Fundy pourraient atteindre les régions côtières des bassins de Chignecto et de Minas. Le fait qu’Irene soit passé d’ouragan à cyclone post-tropical ne veut pas nécessairement dire que la tempête ne risque pas de faire de lourds dommages, selon Stephen Hatt, spécialiste des prévisions météorologiques.

«Les dégats peuvent être tout aussi sévères et dans certains cas, lorsqu’une tempête est rétrogradée à cyclone post-tropical, elle peut s’intensifier», a-t-il avisé.