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 » w.e. » de madonna une premiÈre mondiale

La star elle-même reconnaît qu’elle a beaucoup de points communs avec Wallis Simpson, l’héroïne de son deuxième long-métrage intitulé « W.E. » qui sera présenté en première mondiale au Festival du film de Venise jeudi soir. La chanteuse devenue réalisatrice dresse la liste des ressemblances: les mariages avec des Britanniques, une passion pour la mode, le goût de l’aventure, la ténacité, la débrouillardise et la résilience. Mais Madonna peut surtout comprendre les limites imposées par la gloire ou, dans le cas de Wallis, par la notoriété.

« Je pense qu’une fois que vous devenez célèbre, vous devez renoncer au fait que les gens vous voient tel que vous êtes ou qu’ils voient au-delà des apparences », a expliqué Madonna en entrevue avec un petit groupe de journalistes. « Je crois que cela a causé beaucoup de frustration à Wallis Simpson et à Édouard VIII parce que, après qu’il eut abdiqué, ils n’ont pas vraiment eu la chance de se défendre », a-t-elle ajouté. « Heureusement, j’ai été en mesure de le faire pour Wallis dans mon film. » La vedette a passé plusieurs années à se documenter avant de s’asseoir et d’écrire le scénario du long métrage avec Alek Keshishian, qui a réalisé le documentaire « Truth or Dare ».

Le résultat est un portait sympathique de la divorcée américaine, souvent dépeinte comme la méchante de l’histoire, et un film qui tente de démontrer que le souverain n’a pas été le seul à faire des sacrifices pour que le couple se marie en 1937. « W.E. », qui correspond aux initiales des deux amoureux joués par Andrea Riseborough et James D’Arcy, raconte la vie de l’Américaine à travers le regard d’une jeune femme moderne qui cherche à se consoler de son mariage malheureux en s’intéressant à ce qui a été considéré à l’époque comme la grande histoire d’amour du siècle.

Wally Winthrop, interprétée par Abbie Cornish, développe une véritable obsession pour un encan organisé par Sotheby’s avec des objets ayant appartenu à Wallis et à Édouard, duchesse et duc de Windsor.

Ces items du quotidien deviennent des portes ouvertes entre les années 1930 et 1998, l’année où a eu lieu la vraie vente aux enchères qui a rapporté 23,4 millions $, soit trois fois plus que ne l’avait prévu Sotheby’s. La plupart des détails intimes de la vie de Wallis dans le film sont tirés de sa correspondance avec son mari et d’autres confidents. La cinéaste montre notamment la duchesse en train d’écrire à sa tante: « Vous n’avez aucune idée à quel point il est difficile de vivre la grande histoire d’amour du siècle et de savoir que vous devrez rester avec lui pour toujours, et toujours, et toujours, et toujours, et toujours. »

Madonna a lu plusieurs livres et visionné de nombreux extraits de documentaires pour réaliser son long métrage et elle assure que Wallis n’était pas une nazie, ni même une sympathisante, un point qu’elle essaie de faire valoir dans « W.E. ». « En fait, je croyais aussi qu’elle avait été nazie avant de commencer mon enquête. Mais après des années de recherche, je n’ai pas pu trouver une seule preuve pour étayer cette hypothèse », a révélé la vedette. Même si la duchesse et le duc ont déjà dîné avec Adolf Hitler et que Wallis a rencontré le ministre des Affaires étrangères du Führer, la réalisatrice soutient qu’ils étaient loin d’être les seuls.

« Il n’y avait rien d’inhabituel à ce qu’ils participent à ce genre de réunion à l’époque », a-t-elle précisé. « Je crois que les gens ont essayé de miner leur popularité après l’abdication. » Sur le plan visuel, le film est magnifique, entre autres en raison de la somptueuse garde-robe créée par Arianne Phillips à partir de photographies de Wallis et d’Édouard ainsi que de documents provenant d’archives et de musées. Le joaillier Cartier a même fabriqué des copies de pièces que le duc avait commandées pour sa femme, apparemment pour essayer de lui faire oublier les joyaux royaux qui ne lui appartiendraient jamais.

Madonna a confié qu’elle avait essayé de mettre l’accent sur le luxe afin de faire contrepoids à la vacuité de l’existence des deux protagonistes. « J’ai voulu montrer que, peu importe la beauté de ce qui vous entoure, le bonheur n’est jamais garanti », a commenté celle qui dit avoir bénéficié du soutien de ses deux ex-maris, Sean Penn et Guy Ritchie, tout au long du projet. L’icône pop, qui a été danseuse, chanteuse et actrice avant de passer à la réalisation, croit que toute les facettes de son expérience ont été mises à profit pour « W.E. ».

« Je me vois comme une conteuse. Le cinéma a toujours nourri les autres aspects de ma vie professionnelle. Je ne pense pas que devenir cinéaste représente un si gros saut », a-t-elle indiqué. « Je crois que tout le travail que j’ai fait avant m’a préparée aux responsabilités inhérentes à la réalisation de films. »