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Les dons de vÊtements : de gros profits

Ces
profits sont inégalement partagés entre les organismes communautaires et les
compagnies privées, qui revendent ces vêtements usagés en gagnant beaucoup plus
d’argent. Tout le monde connaît à Montréal l’Armée du Salut, la Société de
Saint-Vincent-de-Paul ou Renaissance, trois organismes communautaires qui
reçoivent des dons de vêtements et  les revendent
dans leurs propres magasins pour financer leurs activités. La Société de
Saint-Vincent-de-Paul possède par exemple une  trentaine de comptoirs dispersés dans le Grand
Montréal.

« En 2011 les ventes de nos comptoirs se chiffraient à 3,4 M$.
82% des ventes ont été utilisées pour nos actions de bienfaisance, le reste en
frais administratifs ou en donation directe de vêtements aux
nécessiteux », indique Guylaine Roy, coordonnatrice aux communications de
la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Montréal.

LE GROS DU BUSINESS EST AILLEURS,
CONTRAIREMENT À LA CROYANCE POPULAIRE

La
Fondation québécoise de la déficience intellectuelle (FQDI), Entraide diabétique,
Renaissance-Goodwill et la Fondation des Grands Frères et Grandes Sœurs sont
les plus importants joueurs montréalais du circuit et collectent ensemble les
2/3 des 125 000 tonnes de vêtements réutilisables du Québec par année, le
reste étant recyclé. Les vêtements sont vendus à des friperies ou à des
exportateurs qui les revendent dans les pays en développement en Asie et en
Afrique. Les quatre grands organismes communautaires collecteurs feraient un
chiffre d’affaires totalisant près de 5 M$ au Québec en dégageant un profit du
quart de ce montant, selon un consultant proche du dossier.

Le prix de vente
des vêtements usagés collectés serait de 0,25 $ par kilogramme. La vente
de vêtements usagés est la première source de financement pour tous les
organismes à but non lucratif, mais les plus gros bénéfices se font ailleurs. La
friperie est une activité très lucrative. Le groupe américain Savers possède
les magasins Village des Valeurs au Québec. Savers est le premier client des
organismes communautaires collecteurs de vêtements à Montréal. Selon certaines
sources, les grandes friperies produisent un chiffre d’affaires de 400 000 $
par magasin, pour une marge brute de plus du double du prix d’achat des
vêtements aux organismes charitables.

Il
existe une dizaine de grossistes à Montréal qui exportent ces vêtements. L’un
des plus connus de la métropole est Certex, qui dispose d’un centre de tri et
exporte des ballots de vêtements usagés. L’un
des grands acteurs de ce secteur est américain. La Trans-Americas Trading Company de New-York achète chaque jour 40
tonnes de vieux vêtements partout en Amérique du Nord pour les revendre à
l’étranger en ballots, au contenu standard, de 50 à 350 kg.

FQDI

RENAISSANCE

ARMÉE DU SALUT

SSVP MONTRÉAL

ENTRAIDE DIABÉTIQUE

GRANDS FRÈRES GRANDES SOEURS