M. Duceppe a aussi souligné que Jean Charest est «incapable de poser le seul geste attendu par tous les Québécois» en déclenchant une commission d’enquête publique sur la construction. Il n’est toutefois pas allé jusqu’à imiter Pauline Marois en demandant la démission du premier ministre ou en liant son gouvernement à la mafia, comme elle l’a fait vendredi. Quant à François Legault, Gilles Duceppe estime qu’il a «mis ses convictions de côté» en mettant la question nationale en veilleuse.
«Nous devons faire le contraire, garder le cap», a-t-il tonné. «Ce n’est pas vrai qu’en mettant la question nationale de côté pendant 10 ans, elle va se régler toute seule.» Questionné après son discours quant à la possibilité qu’il fasse connaître épisodiquement son avis sur la politique québécoise, à la manière d’un Jacques Parizeau ou d’un Bernard Landry, M. Duceppe s’est fait laconique. «Vous verrez bien!» a-t-il simplement répondu, marchant d’un pas rapide. Personne ne s’est toutefois étonné de voir qu’il se mêlait aussi de politique fédérale.
Gilles Duceppe a vivement critiqué certains députés du NPD au Québec, notamment quant à leur maîtrise de la langue de Molière. L’ancien chef du Bloc québécois ne digère visiblement pas la défaite du Bloc dans certaines circonscriptions francophones où le candidat de Jack Layton peinait à parler français. M. Duceppe a aussi ciblé l’inexpérience des nouveaux représentants du Québec à Ottawa. «Quand les députés de la région de Québec émettent un communiqué pour dire qu’ils n’ont pas d’opinion sur l’avenir des chantiers Davie, à Lévis, j’appelle ça rire du monde», a-t-il critiqué. Les députés néo-démocrates du Québec, qui constituent la majorité du caucus néo-démocrate, «plient devant la minorité »canadian » qui les domine», a ajouté M. Duceppe.
La présidente par intérim du Bloc, Vivian Barbot, a effectué une tournée cet été pour rencontrer les militants. Les 75 candidats aux dernières élections et les présidents des circonscriptions devaient prendre connaissance de son rapport, samedi, en réunion à huis-clos. En introduction, Mme Barbot a affirmé être toujours sous le choc des résultats du scrutin du 2 mai dernier. Mais les bloquistes doivent se retrousser les manches et se remettre pour au travail pour «faire du Bloc un parti vivant, déterminé à regagner la faveur des Québécois», a-t-elle dit.