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100 000 personnes pour arcade fire

« Coming Soon: Arcade Fire », pouvait-on lire sur une marquise illuminée aménagée sur la gigantesque scène érigée sur la place des Festivals. Quinze minutes plus tard, quelques scènes du court métrage « Scenes From The Suburbs », réalisé par Spike Jonze, défilaient. Et enfin, à neuf heures pile, les huit musiciens d’Arcade Fire ont foulé la scène, accueillis par un tonnerre d’applaudissements.

Alors que 2400 personnes avaient pu assister au premier concert, qui a été présenté à guichets fermés mercredi soir au Métropolis, des dizaines de milliers de spectateurs 100 000 selon les organisateurs ont profité de ce spectacle gratuit en plein air, organisé dans le cadre du festival POP Montréal. La chanteuse et multi-instrumentiste Régine Chassagne s’est montrée ravie de rentrer enfin à la maison, après avoir passé plus d’un an en tournée à travers le monde. « Ah, chers amis, nous sommes contents de vous voir! Petite, je ne suis pas sortie souvent de Montréal ou de la Rive-Sud, où j’ai grandi, a-t-elle lancé. Mais là, à chaque fois que je visite une grande ville, une belle ville, je me dis: ‘Men, Montréal, c’est la ville la plus cool de la planète’. »

Les musiciens d’Arcade Fire ont passé près de deux heures sur la scène à interpréter des chansons tirées de leurs albums « Funeral » (2004), « Neon Bible » (2007), mais aussi « The Suburbs » (2010), grâce auquel la popularité du groupe a explosé au cours de la dernière année. Le groupe a raflé de prestigieux prix aux Grammys, aux Junos, aux Brit Awards et il vient tout juste de mettre la main sur le prix Polaris, qui récompense le meilleur album canadien de l’année précédente.

La formation musicale est malgré tout demeurée profondément attachée à la ville qui l’a vue naître. Le chanteur et guitariste Win Butler et Régine Chassagne n’ont eu de cesse de le répéter, multipliant les déclarations d’amour à l’endroit du public montréalais et de la métropole. Ils ont également évoqué à quelques reprises leur attachement pour la cause haïtienne. Régine Chassagne, dont la famille est originaire d’Haïti, est cofondatrice de la fondation KANPE, qui vient en aide à des familles pauvres dans ce pays.

« Je pense vraiment que le Québec et Montréal peuvent aider à redresser la situation en Haïti. Il y a une telle connexion entre Montréal et Haïti, c’est possible », a affirmé Win Butler. Le concert visait d’ailleurs, entre autres, à faire la promotion de la sortie du livre « Soulever les montagnes », qui paraît en français aux Éditions du Boréal. Le spectacle coïncidait aussi avec la journée « En ville sans ma voiture ». Arcade Fire a été précédée sur scène par Kid Koala et Karkwa. Ces derniers ont interprété plusieurs chansons extraites de la galette « Les Chemins de verre », celle-là même qui avait permis au groupe de remporter le prestigieux prix musical Polaris en 2010.

« Est-ce que vous m’entendez bien? Ce n’est pas trop fort? Parce qu’il y a des règlements municipaux (pour le bruit), mais on va les contourner », a lancé le chanteur de Karwka, Louis-Jean Cormier, avant d’entonner la chanson « Le bon sens ». Cela n’a pas été le seul moment de la soirée où les décibels ont atteint des niveaux vertigineux. Arcade Fire a cassé la baraque lors de l’interprétation survoltée de la chanson « Month of May », a fait chanter la foule à tue-tête les sur l’air irrésistible de l’hymne « Wake Up » et a déclenché des salves d’applaudissements à répétition tout au long de la soirée.

« Tout me semble parfait ce soir. Je me sens vraiment à la maison, c’est formidable », a résumé Win Butler. Pas de doute, les retrouvailles entre Montréal et Arcade Fire ont été chaleureuses. Et les musiciens d’Arcade Fire ont témoigné de belle façon de leur reconnaissance à l’endroit du festival POP Montréal qui, il y a huit ans, avait aidé une formation musicale peu connue à faire la promotion de son premier album, « Funeral », à l’Église de l’Armée du Salut.