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Baljit chadha en dÉfense de l’amiante

Baljit Chadha souhaite renverser la vapeur, alors que le secteur de l’amiante a été fortement critiqué au cours des derniers mois, au Canada comme à l’étranger. M. Chadha est président de Balcorp, une entreprise qui, avec d’autres investisseurs, souhaite relancer la mine d’amiante située à Asbestos. Le groupe a demandé au gouvernement une garantie de prêt de 58 M$. Cette lutte de relations publiques survient à un moment décisif. Le gouvernement du Québec songe à la possibilité d’aider M. Chadha dans ses efforts pour sauver l’une des deux seules mines d’amiante encore ouvertes au Canada.

Le gouvernement a jusqu’au 1er octobre pour décider du sort de la mine d’Asbestos. Selon Baljit Chadha, le minerai a été malmené injustement par un lobby fortement organisé. Les exportations canadiennes d’amiante ont été ridiculisées par des artistes étrangers dont l’animateur américain Jon Stewart qui a tourné le sujet en dérision lors de son émission. Baljit Chadha rencontrera les politiciens opposés à l’amiante et les pourfendeurs de cette industrie qu’ils accusent d’être responsable de nombreux cas de cancer. Le député néodémocrate de Winnipeg-Centre, au Manitoba, Part Martin, est au nombre de ces détracteurs.

L’homme d’affaires rencontrera par la suite le président de l’Institut Rideau, Steven Staples. Il doit aussi communiquer par téléconférence avec la militante des droits de la personne et infatigable opposante de l’amiante, Kathleen Ruff. Ces rencontres ne représentent que le début du blitz en faveur de l’amiante de M. Chadha. Il prévoit également lancer une campagne de relations publiques, qui inclura une publicité décrivant l’amiante avec moult détails et la présentant sous son meilleur jour. M. Chadha a aussi planifié des rencontres avec l’Association médicale canadienne, la Société canadienne du cancer et les équipes éditoriales des principaux quotidiens.

Il a fait la promesse de défendre bec et ongles cette industrie controversée, cible de critiques dévastatrices autant du côté du corps médical que dans des émissions de variétés en Australie et aux États-Unis. M. Chadha rejette l’hypothèse selon laquelle l’exploitation actuelle de la substance au Canada conduira, plus tard, à une augmentation des cas de cancers dans des pays étrangers. Le défenseur de l’amiante affirme que la substance jugée dangereuse peut être manipulée de façon sécuritaire même dans les pays pauvres où est vendue la plus grande partie de l’amiante canadien. L’industrie est accusée d’exporter un minerai cancérigène vers les pays en voie de développement.

«Nous n’avons rien à cacher et nous voulons changer la perception [des gens]», a-t-il soutenu en entrevue avec La Presse Canadienne. Les opposants de cette industrie, notamment des dizaines de médecins et plusieurs associations médicales reconnues, pressent depuis longtemps le gouvernement conservateur de cesser l’exploitation de l’amiante de même que son exportation. Ils affirment qu’il est immoral de continuer ces exportations vers des pays plus démunis n’ayant pas les normes de sécurité adéquates. Le gouvernement de Stephen Harper a par ailleurs été vertement rabroué pour avoir aidé, en juin, à bloquer l’ajout de l’amiante à la liste de l’ONU sur les produits chimiques dangereux.

M. Chadha a été critiqué plus tôt cette année après que La Presse Canadienne eut révélé qu’il avait récolté 19 000 $, en 2009, lors d’un cocktail de financement pour le Parti libéral du Québec à sa résidence de Westmount où Jean Charest était l’invité d’honneur. Le bureau de M. Charest avait assuré que les liens entre l’homme d’affaires et le premier ministre n’ont aucun effet sur l’étude du dossier, confiée au ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE). L’opposition péquiste avait dit trouver préoccupante la proximité de M. Charest avec Baljit Chadha, alors que le gouvernement étudie la possibilité de soutenir financièrement un projet controversé défendu par son entreprise.

BALJIT CHADHA