l’auteure s’intéresse à la violence, qui, dans un couple, peut naître
de l’ennui, de l’indifférence et de l’ignorance. Une violence sourde
mais bien présente. Quotidiennement, ils se piquent, ils s’insultent et
s’infl igent des milliers de petites douleurs, se tirant mutuellement
vers le bas. Une situation certes inconfortable, mais tellement plus
rassurante que l’inconnu. Combien de temps peut-on supporter
l’insupportable? CHAQUE JOUR, c’est aussi le polaroïd d’un court instant
de vie, où tout va basculer.
Fanny Britt explore dans cette oeuvre aux
allures de fable le pouvoir de l’art sur l’être humain. Est-ce que la
découverte d’une oeuvre artistique peut bouleverser une personne au
point de provoquer un tournant dans sa vie? Est-ce que le fait de
s’ouvrir à l’inconnu peut nous permettre d’accéder à un état de grâce?
Est-ce qu’une telle rencontre peut changer notre vie à tout jamais?
Lucie et Joe forment un couple explosif et leur quotidien est teinté de violence. Malgré tout, ils restent ensemble car une zone de paix persiste : le lit. Mais le jour où ils passent un séjour « en amoureux » dans l’appartement chic de Carole, la patronne de Lucie, le couple se retrouve au bord d’un précipice. Car quelques heures plus tôt, Joe a « trouvé » un iPod dans le métro. Et lorsqu’il écoute cette musique qui ne lui ressemble pas du tout, des effets insoupçonnés se produisent! Carole, quant à elle, profi te de la situation pour tromper sa solitude et tenter d’entraîner le jeune couple dans le giron d’un confort étouffant.
La pièce CHAQUE JOUR a été écrite par Fanny Britt lors d’une résidence d’écriture au Théâtre de La Manufacture, durant la saison 2008-2009. Jeune auteure de talent, Fanny Britt a écrit les pièces Honey Pie en 2003, Couche avec moi (c’est l’hiver) en 2006, Hôtel Pacifififi que en 2009 et Enquête sur le pire en 2010. Elle a également réalisé les brillantes traductions des pièces Après la fin, de Dennis Kelly, ainsi que La reine de beauté de Leenane et Le Pillowman de Martin McDonagh, toutes présentées à La Licorne. Actuellement, Fanny Britt travaille à la scénarisation d’un premier long métrage.
Denis Bernard signe la mise en scène de cette création. Comédien et directeur artistique de La Licorne et de La Manufacture, Denis Bernard a réalisé plusieurs mises en scène remarquées. Au Quat’sous, il présentait en 1999 La fin de la civilisation, puis, chez Duceppe, il réalisait en 2001 la mise en scène de la pièce Les trois soeurs (en collaboration avec Luce Pelletier). Pour le Théâtre de La Manufacture, il a signé la mise en scène de Coma Unplugged de Pierre-Michel Tremblay, une production qui à remporté le Masque Production Montréal en 2007 et le prix « Production montréalaise » de l’Association des critiques de théâtre (ACQT).
Puis, en 2009, il s’attaquait à la pièce Le Pillowman de Martin McDonagh, une production présentée à guichets fermés à La Licorne lors de sa création et qui fut reprise en tournée en 2010. Une équipe de concepteurs chevronnés travaille à la création de ce spectacle d’ouverture de la grande salle. Alors que Marie-Hélène Dufort assure l’assistance à la mise en scène, Olivier Landreville cré les décors, Marc Senécal les costumes, André Rioux les éclairages et Ludovic Bonnier la musique. Fannie Breton-Yockell conçoit les accessoires et Suzanne Trépanier les maquillages.
2011-2012 marque la 31e saison du Théâtre La Licorne et la 36e année du Théâtre de La Manufacture, compagnie qui assure la direction artistique du lieu. Encore cette année, La Manufacture propose des oeuvres qui provoquent, bousculent, amusent et interrogent. Profi tant maintenant de son nouveau bâtiment avec deux salles qui fonctionneront à plein régime, La Manufacture a le vent dans les voiles et souhaite, plus que jamais que La Licorne soit un centre de création ouvert aux artistes d’ici et d’ailleurs.
CHAQUE JOUR
11 octobre au 19 novembre 2011
salle de La Grande Licorne
