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Duchesneau dit avoir ÉtÉ victime d’intimidation

Les allégations, non fondées, de financement douteux dont il aurait bénéficié lors d’une campagne électorale à Montréal étaient la cinquième tentative pour l’écarter, a-t-il avoué. M. Duchesneau a dû abandonner ses fonctions durant trois mois dans la foulée de cette affaire. « On ne se fait pas d’amis en faisant un travail comme le mien. Mais il faut continuer et il ne faut pas vivre dans la peur », a-t-il dit. Face à ces tentatives pour le déloger et le discréditer, l’auteur d’un rapport sur la corruption et la collusion dans le milieu de la construction soutient avoir toujours eu le soutien du premier ministre Jean Charest.

Une semaine après avoir été nommé, on a tenté justement de me déloger et j’ai toujours eu l’appui du premier ministre dans ce dossier-là, qui m’a gardé en poste. À chaque fois qu’il y a eu un pseudo-scandale, j’ai offert de remettre ma démission puis on m’a dit non, continuez.

COMMISSION D’ENQUÊTE À HUIS CLOS

Jacques Duchesneau croit toujours pertinente la tenue d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les allégations de corruption et de collusion dans le milieu de la construction. Mais contrairement à ce que réclame l’opposition à Québec, cette commission doit être à huis clos plutôt que publique.

« [Je privilégie] une commission d’enquête, qui pourrait être menée par trois juges, qui va entendre à huis clos ce que les gens ont à dire. »

Jacques Duchesneau affirme que les 500 personnes interrogées lors de son enquête seraient ainsi prêtes à témoigner à huis clos devant des juges. Ces derniers pourraient ensuite remettre un rapport aux enquêteurs et les aider ainsi à bâtir leur preuve.

« RESTONS CALME »

Le directeur de l’Unité anticollusion a aussi répété que la situation était pire que ce qu’il pensait au départ, mais que l’on pouvait corriger la situation. « C’est un système dans un système. Et c’est beaucoup plus grave que ce l’était dans le temps », a-t-il dit, faisant référence aux années 1970, alors que la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO) enquêtait sur l’industrie du jeu. Il a toutefois voulu rassurer les citoyens. Le « Québec n’est pas à feu et à sang », a-t-il dit, ajoutant que l’on pouvait trouver des solutions à ce problème, comme le gouvernement l’a fait dans les années 1990 avec les bandes de motards criminalisés. On a vécu des crises de toutes sortes, il ne faut pas céder à la panique. (… ) On va être capables de trouver des solutions, si on travaille tout le monde ensemble. — Jacques Duchesneau

Il affirme par ailleurs que les diverses enquêtes avaient déjà eu un effet. Au cours des 18 derniers mois, le gouvernement a sauvé 347 millions de dollars, grâce à l’escouade Marteau et à l’Unité anticollusion, « parce que certaines personnes se gardent une petite gêne », a-t-il soutenu, faisant référence au système d’extras et de soumissions truquées. Jacques Duchesneau a expliqué sa présence à Tout le monde en parle parce que certains médias ont fait dire « à peu près n’importe quoi » à son rapport depuis sa divulgation par Radio-Canada. « Il y a eu dérapage dans la dernière semaine », a-t-il dit.

« La question qu’on doit se poser, c’est à qui sert le fait que certaines personnes, certains reporters, ciblent toujours l’Unité anticollusion », a-t-il dit, soutenant qu’il s’agissait de tactiques d’intimidations. Quand vous écoutez un reportage, écoutez qui le dit, comment il le dit, et quel est le vrai message que vous devez entendre. — Jacques Duchesneau

Questionné au sujet de son avenir, M. Duchesneau a clairement fermé la porte à tout engagement dans un parti politique.

Source: Radio-Canada