Un de ses voisins n’était nul autre que Django Reinhardt. Christophe Girard, chargé de la Culture à la maire de Paris, dévoilera la plaque, aux côtés de Jean-Paul Sermonte, romancier, poète et grand spécialiste de Georges Brassens, qui avait à l’époque surnommé le Canadien le galopin. La ministre québécoise des Relations Internationales, Monique Gagnon-Tremblay, assistera à la cérémonie. Mme Gagnon-Tremblay accompagne cette semaine le premier ministre Charest venu célébrer un autre anniversaire, celui des 50 ans de la Délégation générale du Québec.
Découvert par l’imprésario Jacques Canetti, qui lui avait fait enregistrer son premier disque lors d’un passage à Montréal, Félix Leclerc rencontre un succès immédiat en 1951 au théâtre des Trois-Baudets, à Pigalle. Brassens et Raymond Devos y tiennent également l’affiche. Cette année-là (en février), Félix décroche aussi, pour Moi mes souliers, un grand prix de l’Académie Charles Cros, décerné pour la première fois à un artiste québécois. Félix Leclerc était venu à Paris pour quelques semaines. Après un tour de chauffe au Théâtre de l’A.B.C, fin 1950, il tiendra l’affiche aux Trois Baudets pendant 14 semaines. Il sillonnera ensuite la France et l’Europe pendant deux autres années, avant de rentrer au Québec en 1953.
Rien ne sera plus pareil : la chanson québécoise a gagné ses lettres de noblesses en France. Au Québec, on fait un triomphe à Félix, auréolé de son succès français. Son retour fait la une des journaux québécois. On connaît la suite… Les Trois Baudets appartenaient à Jacques Canetti. Tous les grands noms de la chanson française s’y sont produits : Vian, Juliette Gréco, Mouloudji et Brel. A l’époque, ce dernier avait confié que l’envie de chanter lui était venu en voyant le spectacle de Leclerc à Bruxelles. Fermée pendant plusieurs décennies, la salle a rouvert ses portes en 2009.