« Il y a un problème de perception et de transparence de la part des citoyens à l’égard des enquêtes indépendantes », a-t-il lancé cette semaine en entrevue avec La Presse Canadienne, accordée un an après sa nomination à la tête du SPVM. « Je pense qu’il faut voir comment on peut intégrer, dans les équipes existantes, des civils. Ils pourraient agir à titre d’accompagnateurs, sans être obligés de s’occuper de la scène de crime », a poursuivi M. Parent. Les règles provinciales en vigueur prévoient que dans le cas où des policiers abattent un individu, une autre force policière du Québec doit prendre le relais pour mener l’enquête.
Cette pratique tend toutefois à disparaître dans les autres provinces canadiennes. Deux d’entre elles ont annoncé leur intention de lancer un système de surveillance opéré par des civils, et des informations selon lesquelles le Québec emboîterait le pas ont par ailleurs circulé. L’Ontario et l’Alberta possèdent déjà leur unité de supervision, alors que la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique ont annoncé qu’ils en feraient de même. M. Parent, aux commandes du plus important service de police municipale au Québec, ne favorise toutefois pas un processus géré par des civils. Il a ajouté avoir fait part de son point de vue au gouvernement provincial.
« Je persiste à croire que les meilleures personnes pour faire les enquêtes sur des scènes de crimes majeurs, ce sont les policiers. Ils ont l’expertise, l’expérience et ont l’habitude d’en faire », a-t-il plaidé. Le gouvernement du Québec a annoncé en juin dernier qu’il est prêt à revoir le processus d’enquête, après que le sans abri Mario Hamel eut été abattu par la police à Montréal. Un employé d’un hôpital, Patrick Limoges, avait aussi été tué par une balle perdue lors de cette opération policière. Le quotidien La Presse rapportait le mois dernier que le ministre Dutil pourrait opter pour les modèles utilisés en Alberta et en Colombie-Britanique, des processus impliquant des civils.