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MontrÉal : des conseillers en trop

Louise
Harel, qui publie beaucoup de communiqués mais qui ne mord jamais trop fort, a
eu au moins le mérite d’avoir mis sur la table le sujet du trop grand nombre
d’élus en service. Le conseil municipal a refusé de discuter du sujet, mais il
est plus que pertinent au moment où le maire Tremblay passe son temps à nous
jouer sur son violon l’air favori intitulé « Je dois trouver de l’argent
pour boucler mon budget ». On croit rêver. Les
chiffres parlent d’eux-mêmes : il y a 103 élus municipaux à Montréal pour
une population de 1 621 000 habitants.

À Toronto, vous avez 45 élus
pour 4 millions d’habitants. Déjà, en 2005, Montréal cherchait de l’argent.
Pensez-vous que la Ville
a bien fait ses devoirs? Que non. Cette année-là, il y avait 73 élus pour en
arriver à 103 aujourd’hui, une augmentation de 40 %. Tous ces conseillers
gagnent 49 144 $, avec en plus un compte de dépenses de 14 759 $.

TOUT EN DOUBLE

Et
il n’y a pas que ce surnombre de conseillers qui est renversant. Vous avez en
plus des doublons de tous les services municipaux. Car chaque arrondissement a
son service d’urbanisme, de voirie, de ci et de ça. Sans compter un maire! Ça
fait plus de gens à entretenir. Du temps du maire Drapeau, vous aviez une
centralisation à toute épreuve. Le maire lui-même connaissait sa ville sur le
bout des doigts, au point que sur la seule mention de votre numéro civique, il
pouvait vous dire à quelle intersection vous demeuriez. Les plus âgés se
souviendront du temps où, à Télé Métropole, le bon vieux canal 10 d’antan, il
avait une ligne ouverte en compagnie de Roger Baulu. Le petit peuple lui exposait
par téléphone ses petits problèmes.

Le maire prenait des notes sur un  calepin et promettait de régler le tout au
plus tard le surlendemain. Et les chefs de service se tenaient sur leur garde
quand le bureau du maire appelait. Avec une centralisation des services et
d’excellents chefs de service, on est capable de contrôler l’île au complet.
C’était d’ailleurs le fantasme du maire Drapeau, une île, une ville. On y est
presque parvenu avec les fusions, mais pour malheureusement accoucher d’un
monstre bureaucratique. À Montréal, on jette littéralement l’argent par les
fenêtres. Le seul chauffeur du maire Tremblay, a-t-on appris, nous coûte 94 000 $.
C’est presque un salaire de premier ministre. Vous voyez bien qu’on a
complètement perdu la carte.   

LABEAUME SOUHAITE FAIRE LE MÉNAGE

À
Québec, où il y a 28 élus pour 511 800 habitants, le maire Labeaume, qui
est pour la Vieille
capitale ce qu’était Jean Drapeau jadis, a exprimé à haute voix son désir de
ramener le nombre de conseillers à 20 ou 21 au plus. Vous pensez qu’on
l’applaudit? Au contraire, on le blâme. Quel masochisme! Alors au lieu de gémir
que tout coûte cher, on devrait exiger un référendum pour abolir les
arrondissements (19 maires d’arrondissements!) et tous les services. Et vous me
direz, oui, mais qu’est-ce qu’on fait des fonctionnaires? On les mets dehors,
c’est tout. Ils sont diplômés, à ce que je sache, et on passe son temps à nous
vanter qu’un diplôme assure l’avenir. Ils trouveront bien à se recaser
ailleurs.

VILLE DE MONTRÉAL